Soudan du Sud : l’UNICEF s’inquiète de l’explosion du choléra

Le Fond des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) espère faire face à la dangereuse augmentation des cas suspects de choléra au Soudan du Sud en intensifiant ses activités opérationnelles dans le pays. L’endiguement  de cette maladie est rendu difficile par la migration de milliers de personnes à cause des violences qui ont eu lieu récemment à Juba. Le pays déplore déjà une dizaine de victimes.

 

Hausse des cas suspects de choléra au Soudan du Sud

Des cas de choléra ont notamment été enregistrés dans la capitale, Juba, où se sont déroulés les affrontements entre les forces armées fidèles au président Salva Kiir et les ex-rebelles du vice-président Riek Machar. L’UNICEF déclare dans un communiqué de presse que « l’hôpital universitaire de Juba a rapporté que 69 nouveaux cas suspects ont été hospitalisés mercredi, ce qui porte à 112 le nombre total de personnes actuellement traitées dans la capitale ». Dans tout le pays, environ 141 cas suspects ont été signalés, 6 d’entre eux ont tué le patient. Ces chiffres restent toutefois provisoires car le pays manque d’équipement de laboratoire pour diagnostiquer la maladie.

En collaboration avec le ministère de la Santé sud-soudanais et d’autres partenaires, l’UNICEF fournira des médicaments, du matériel médical et des services d’assainissement. « Trois tentes de triage ont été érigées pour servir de salles supplémentaires au cas où le nombre de cas continuait d’augmenter », souligne Mahimbo Mdoe, Représentant de l’UNICEF dans le pays. Le Fond participe également à la sensibilisation de la population. « Une réponse rapide et coordonnée est essentielle pour prévenir une épidémie de choléra », affirme le Représentant.

La migration n’arrange pas les choses

Depuis la reprise des combats à Juba, des milliers de Sud-Soudanais fuient le pays. Selon Andreas Needham, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies (HCR), 26 468 personnes se sont enfuis vers l’Ouganda. Ce chiffre inclut les 24 321 personnes de cette semaine. « Hier, environ 8.337 réfugiés ont traversé vers l’Ouganda, un nouveau record depuis que l’afflux de réfugiés a commencé en 2016 », a précisé Andreas Needham. Les centres de transit et d’accueil ougandais ont déjà dépassé leur limite. « Mercredi soir, plus de 7.000 personnes ont dormi au centre d’Elegu, soit 1.000 personnes au-delà de sa capacité » souligne le porte-parole.

Cet afflux de personnes fuyant le Soudan du Sud pourrait favoriser la propagation du choléra, d’autant plus que les conditions sanitaires dans les camps seront précaires. Les pays qui accueillent les Sud-Soudanais risquent d’être affectés par la maladie. La prise en charge des malades est en plus confrontée à d’autres problématiques telles que les conflits et la malnutrition.              

Le choléra peut être rapidement soigné si le malade est rapidement pris en charge, rassure l’OMS. Mais les tensions socio-politiques n’offrent pas les conditions favorables à la lutte contre l’épidémie.