20 juin : journée internationale des réfugiés

Ce 20 juin est consacré à la journée internationale des réfugiés. Une journée exceptionnelle qui devrait sensibiliser le monde sur la tragédie de ces personnes qui doivent fuir leur pays pour survivre.

 

Un triste record mondial

« Un triste record pour l’année 2015 » titre L’Obs en faisant référence aux 65,3 millions de réfugiés et de déplacés à travers le monde durant l’année 2015. Le nombre de conflits s’est considérablement multiplié dénonce l’hebdomadaire, forçant 21,3 millions de personnes à fuir leur pays et 40,8 millions d’autres à partir de leurs foyers sans quitter leurs pays. Parmi les réfugiés, les syriens occupent une place importante soulève Libération. Ainsi, le quotidien indique que « plus de la moitié des nouveaux réfugiés viennent de Syrie », soit un million de personnes. Il ne manque pas non plus de souligner que l’Afrique a accueilli à elle-seule 4,41 millions de réfugiés essentiellement originaires de la Somalie, du Soudan du Sud, du RDC, du Soudan et du Centrafrique.

De son côté, RFI fait le point sur « la situation des réfugiés à Paris ». La chaine d’actualités rappelle ainsi « l’évacuation des campements » qui s’est produite au cours de ces dernières semaines dont la plus importante était celle des Jardins d’Eole où 1.800 soudanais, érythréens et afghans ont été placés dans des centres d’hébergements. Un placement qui n’est de courte durée puisque « ils sont très vites revenus dans le 18ème arrondissement » ajoute-t-elle. En parlant de campement, RFI évoque le « campement humanitaire » envisagé par Paris et met l’accent sur le pessimisme des ONG autour de ce projet qui jugent que « le projet est sous-dimensionné ». RFI rappelle ainsi que 80.000 migrants ont déposé une « requête de protection en France » durant l’année 2015.

 

Les mineurs migrants en danger

Un autre fait qui inquiète aussi : le nombre important d’enfants migrants qui débarquent seuls en Europe. Selon l’Unicef, les cinq premiers mois ont enregistré l’arrivée de 7.009 migrants mineurs non accompagnés en Italie, soit neuf enfants sur dix. Pour Libération, « cette crise migratoire est une aubaine pour les réseaux criminels de trafics d’êtres humains qui ciblent les migrants les plus vulnérables, en particulier les femmes et les enfants ». D’ailleurs, dans son rapport intitulé « Des dangers à chaque pas », Unicef révèle : « Les mineurs non accompagnés payent leur traversée en travaillant au cours de leur périple, ce qui les expose à des risques de violences et d’exploitation sexuelle ». Ce rapport dévoile même qu’il existe des « fermes » en Libye dans lesquelles sont enfermées des enfants forcés à travailler jusqu’à ce qu’ils arrivent à payer leur traversée.

En France, la situation est aussi « préoccupante » pour les migrants mineurs non accompagnés. C’est dans un autre rapport intitulé « Ni sains, ni saufs » que l’Unicef dénonce les différentes formes d’exploitations que subissent ces mineurs. Pour établir ce rapport, trois sociologues commandés par l’organisation ont mené une enquête auprès des camps de réfugiés de Calais, de Grande-Synthe et de quelques « jungles » informe Libération.  « Vivant dans la précarité, l’angoisse et la solitude, ils sont des proies faciles pour les passeurs qui les exploitent et sont insuffisamment protégés par les autorités » soulève Le figaro. Parmi ces exploitations, le quotidien met l’accent sur les viols qui touchent autant les filles que les garçons. « Des éthiopiennes, des érythréennes ou des kurdes sont contraintes de se prostituer pour environ cinq euros la passe pour réunir les 5.000 à 7.000 euros exigés pour le passage au Royaume-Uni » a-t-il précisé.

De son côté, Le temps dénonce la non-scolarisation de plusieurs enfants migrants à Genève. Selon le quotidien suisse, « 23 adolescents ne sont pas intégrés au système cantonal ». Pour cause, « l’instruction publique genevoise n’ouvre plus de classes d’accueil supplémentaires à compter du mois de mars, alors que les mineurs, eux, continuent d’affluer ». Une réalité dont les élus en sont bien conscients mais «  ce qui manque surtout, ce sont des moyens financiers et des véritables projets éducatifs »a-t-il conclu.

 

Une sensibilisation

La principale préoccupation des ONG est actuellement de changer le regard du monde sur les réfugiés. Pour cela, Médecins Sans Frontières vient de lancer une web-série intitulée « Johny Hunter, chasseur de migrants ». « Beaucoup d’ironie pour une campagne qui vise à interpeller l’opinion publique sur le sort réservé aux migrants qui arrivent en Europe » remarque BFMTV. En effet, la web-série raconte les aventures de Johnny Hunter : « Un homme armé qui se donne pour mission de déloger et chasser les réfugiés », une œuvre satirique dans laquelle l’ONG dénonce la politique migratoire appliqué par l’UE. En parallèle à cette web-série, MSF incite le grand public à rejoindre sa position avec #JeNeSuisPasJohnny ajoute la chaine d’information. De son côté, Europe1 souligne qu’outre l’attitude de l’UE envers la crise migratoire, MSF s’oppose aussi à l’accord UE-Turquie. Europe1 rappelle ainsi la décision de l’organisation publiée la semaine dernière de « renoncer à tout financement de l’Union européenne et de ses Etats membres ».

Mais la sensibilisation ne s’arrête pas là ! A Paris, le festival de la cuisine des réfugiés ou Refugee Food Festival attire toute l’attention. Monté par plusieurs ONG et l’UNHCR, onze restaurants ont accepté de participer à ce projet rapporte RFI. La chaine d’information explique alors que plusieurs chefs confirmés originaires du Sri-Lanka, Iran, Tchétchénie et Inde mais réfugiés prennent les manettes de ces restaurants depuis quelques jours. Dans La Mano, établissement situé dans le 9ème établissement, « le menu est préparé à quatre mains » avec au total neuf plats concoctés avec un chef réfugié syrien informe la chaine d’information. Le but souligne RFI est de « rassembler les parisiens et changer leur regard sur les réfugiés ».