Boko Haram : le groupe armé s’affaiblit

Comme en Syrie et en Irak, les terroristes perdent du terrain dans les pays africains. C’est le cas du groupe Boko Haram qui a abandonné son dernier bastion aux mains de l’armée nigériane. Au Niger, des jeunes combattants du groupe armé ont aussi déposé les armes. Le gouvernement projette d’amnistier ces déserteurs.

Le groupe terroriste Boko Haram aurait été chassé de son dernier bastion par l'armée nigériane. Au Niger, ce sont 31 combattants du groupe qui ont déserté. Cela signifie-t-il que la secte islamique s'affaiblit?

Boko Haram recule mais la menace est toujours présente.

Boko Haram chassé de son dernier bastion au Nigéria

Le président nigérian l’a annoncé samedi, l’armée s’est emparée du dernier fief de Boko Haram, la forêt de Sambisa. L’opération était destinée à sauver des otages, ce qui fut un succès car environ 1.900 personnes ont été libérées. Mais en plus de cela, l’armée a chassé des combattants de la secte islamique et en a arrêté des centaines d’autres.

Cette victoire est assez symbolique pour les soldats nigérians puisque Sambisa était le fief d’Abubakar Shekau, le chef du groupe. « Shekau avait des fidèles dans d’autres zones de l’Etat de Borno et donc il y a toute une partie de Boko Haram qui est plus vers le lac Tchad, vers la frontière nigérienne qui, au fond, n’est pas vraiment concernée par cette chute. Donc prudence », prévient Vincent Foucher, de l’international Crisis Group.

Des combattants se sont rendus au Niger

Le ministre nigérien de l’Intérieur, Bazoum Mohamed a annoncé mardi qu’une trentaine de combattants de Boko Haram s’étaient rendus. « Ils se sont rendus un à un et sont actuellement retenus dans un centre sécurisé », a expliqué le ministre. C’est la première fois que des ressortissants nigériens quittent les rangs du groupe.

Ces déserteurs pourront bientôt bénéficier d’une amnistie et d’un programme de réinsertion sur lesquels le gouvernement nigérien y travaille en ce moment. « Nous allons leur éviter la prison, nous allons leur éviter toute poursuite judiciaire. Et nous allons nous acheminer vers une forme de prise en charge » a indiqué Bazoum Mohamed. Ils seront installés dans un « camp de transit » et « là, nous allons leur apprendre un certain nombre d’activités », précise le ministre.

La déradicalisation et la réinsertion sont importantes pour construire un avenir pour ces jeunes. En effet, ils ont été poussés entre les mains de Boko Haram par la pauvreté. « Certains reviennent avec de l’argent pour subvenir aux besoins de leur famille et cela tente d’autres encore », s’était inquiété un responsable de la municipalité de Diffa en janvier 2015.

Le recul de Boko Haram résulte surtout de la coopération entre les pays autour du lac Tchad pour lutter contre le terrorisme. Les armées du Niger, du Tchad et du Nigéria ont mené conjointement en juillet des opérations pour supprimer tous les bastions du groupe. Grâce à cela, 3.000 Nigérians ont pu rentrer chez eux.