Brésil : la destruction de l’Amazonie continue

Du mois d’août 2015 à juillet 2016, 7.989 km² de forêt ont disparu en Amazonie. Cela correspond à 451 millions d’arbres coupés et 76 fois la surface de Paris, soit une augmentation de 29 % par rapport aux chiffres de l’an dernier.

Le Brésil attire de nombreux trafiquant à cause de ses richesses naturelles, mais aussi ses lacunes en matière de protection de l'environnement. D'août 2015 à juillet 2016, 7.989 km² de forêt ont disparu en Amazonie.

Le Brésil, mauvais élève dans la protection de l’environnement.

Augmentation de la déforestation

Pour la première fois en douze ans, la déforestation a augmenté successivement pendant deux ans au Brésil. Les deux tiers de l’Amazonie, qui est la plus grande forêt tropicale au monde, se trouvent au Brésil. Des politiques volontaristes et des progrès obtenus par la société civile, dont Greenpeace, ont ralenti sa destruction depuis 2014. Les choses ont toutefois changé depuis quelques années. Le déboisement illégal est amnistié, des projets d’infrastructures en plein cœur de la forêt sont autorisés. Tout cela s’accompagne de la régression des droits des peuples autochtones.

La préservation de la forêt amazonienne présente pourtant un enjeu capital pour le climat. Selon les estimations, cette exploitation intensive de la forêt a libéré environ 586 millions de tonnes de carbone dans l’atmosphère, soit l’équivalent des émissions des voitures du Brésil en huit ans.

Le réseau Tropical managed Forest Observatory (TmFO) a étudié la dynamique du stockage du carbone après l’exploitation forestière en Amazonie et lance l’alerte. « L’aggravation du changement climatique risque d’entraîner une augmentation des épisodes de sécheresse, qui perturberont de plus en plus les forêts amazoniennes. Après une exploitation forestière, compter uniquement sur les arbres nouvellement recrutés pour restaurer le potentiel de stockage du carbone est risqué, car ces arbres sont majoritairement des espèces pionnières très sensibles au stress hydrique. Dans ce contexte, les arbres adultes épargnés par la coupe constituent très vraisemblablement de meilleurs candidats pour accumuler le carbone dans les forêts exploitées », explique Bruno Hérault, Chercheur au Cirad qui a dirigé ces travaux.

Brésil, pays le plus dangereux pour les défenseurs de l’environnement

Vers la moitié de l’année 2016, l’ONG Global Witness a publié un rapport sur les défenseurs de l’environnement. Selon le rapport, les assassinats des activistes et des journalistes qui luttent ou enquêtent sur le commerce illégal du bois augmentent constamment depuis dix ans. Sur les 185 victimes recensées dans 16 pays, 50 l’ont été au Brésil.

Cette situation s’explique par les richesses de l’Amazonie qui attire les trafiquants. Ces derniers s’attaquent aux populations autochtones. En effet, près de 50 %  des victimes recensées dans le monde sont des Autochtones. «Ces populations se battent afin de préserver leurs terres, ce qui peut leur coûter la vie», avait déploré Billy Kyte, auteur du rapport.

Aujourd’hui, le Brésil commence à prendre conscience de l’ampleur du fléau. Des brigades spéciales sont alors chargées de surveiller la forêt amazonienne et de lutter contre les coupes de bois sauvages.