Syrie : les déclarations se multiplient !

Lueur d’espoir pour les syriens qui ont vécu plus de cinq ans de guerre sanglante. Deux résolutions ont été annoncées en ce début de semaine. La première, votée le lundi 19 décembre, permet le déploiement d’observateurs à Alep. Et la seconde, trouvée par Moscou, Ankara et Téhéran, mardi 20 décembre, vise un « cessez-le-feu » élargi.

 

Syrie : vers une sortie de guerre?

La guerre en Syrie a fait 312.000 morts dont 90.000 civils (16.000 enfants), 53.000 rebelles et 110.000 combattants pro-régime selon l’OSDH

 

Feu vert pour le déploiement d’observateurs à Alep

Le mardi 20 décembre, les Nations Unies ont obtenu le feu vert pour le déploiement d’observateurs à Alep-Est. La décision intervient au lendemain d’un vote, à l’unanimité par les 15 membres du Conseil de sécurité, de la résolution en ce sens. Stéphane Dujarric, porte-parole de l’ONU, a ainsi indiqué que « 20 employés nationaux et internationaux » seront envoyés dans l’ancienne capitale syrienne pour «  jouer un rôle critique dans la surveillance et la réponse apportée à Alep ».

Il est à noter que l’ONU dispose de plusieurs éléments sur le terrain mais ils ne pouvaient pas accéder aux quartiers rebelles d’Alep. Pour assister aux évacuations, les équipes devaient donc se poster au niveau de Ramoussa, quartier tenu par le régime. C’est là que les convois, en partance du quartier d’Al-Amiriyah, déposent les personnes évacuées avant que ces dernières ne soient conduites en territoire rebelle, dans l’Ouest de la province d’Alep.

Depuis le début de l’opération, le jeudi 15 décembre dernier, au moins 25.000 civils et combattants ont pu quitter Alep-Est selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Actuellement, l’armée syrienne veut accélérer les choses et appelle, via des haut-parleurs, les derniers habitants de la ville à quitter les lieux.

Pour Moscou, principal allié de Bachar Al-Assad, « l’évacuation est actuellement en train de se finir. Nous espérons que c’est une question d’un, deux jours maximum ». Pourtant, les ONG sur place estiment qu’il reste encore plusieurs milliers d’habitants à évacuer dans certaines zones d’Alep. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) affirme même qu’entre 2.000 à 3.000 personnes attendaient dans le froid leur évacuation, la nuit dernière.

 

Résolution pour un « cessez-le-feu » élargi

Pendant ce temps, une réunion regroupant les trois acteurs majeurs du dossier syrien s’est déroulée à Moscou. A l’issue de cette réunion, les ministres des affaires étrangères de la Turquie, l’Iran et la Russie ont déclaré, de commun accord, leur volonté d’instaurer un « cessez-le-feu » dans l’ensemble de la Syrie. Celui-ci devrait ensuite faciliter la libre circulation des populations et de l’aide humanitaire a souligné Sergueï Lavrov, chef de la diplomatie russe.

Par ailleurs, les trois pays ont souligné être prêts à se porter « garants » des prochains pourparlers envisagés par l’ONU. Prévu le 8 février prochain, à Genève, ces discussions devraient permettre un règlement politique du conflit syrien. A noter que trois séries de pourparlers ont déjà été organisées depuis l’année dernière mais toute s’est soldée par un échec. Toutefois, un élément important pourrait actuellement modifier la donne : Ankara. En effet, le pays semble exercer une importante influence sur les rebelles. C’est d’ailleurs grâce à son intervention que l’évacuation d’Alep-Est a été rendue possible.

Déclenché en mars 2011, le conflit en Syrie a déjà fait plus de 312.000 morts selon l’OSDH. Ce bilan inclut 90.000 civils, dont 16.000 enfants, 53.000 rebelles et 110 combattants progouvernementaux. Par ailleurs, il a aussi poussé au moins 8 millions de personnes à quitter leur foyer et plus de 4 millions d’autres à fuir leur pays. Plus de la moitié de ces derniers ont trouvé refuge en Turquie qui est devenu le premier pays d’accueil des réfugiés syriens.