Avenir incertain pour la Syrie

Entre les pourparlers qui ont bloqué et la recrudescence des violences, la Syrie se retrouve actuellement au fond du gouffre. Seul moyen pour la sortir de là : rétablir la paix…

 

Un effort diplomatique

Face à la recrudescence des violences en Syrie depuis le mois de mars, les 17 membres du Groupe International de Soutien à la Syrie (GISS) se sont réunis le mardi 17 mai dernier à Vienne, Autriche. « Comment garantir une cessation des hostilités en Syrie ? », tel a été le problématique traité lors de cette réunion rapporte RFI. Pourtant, « difficile de croire à une accalmie réelle et durable » soulève la chaine d’informations en faisant référence aux plusieurs « cessez-le-feu » instaurés puis rapidement violés dans le pays. Le dernier en date du 27 février dernier, initié par Moscou et Washington, a cessé temporairement les hostilités dans certaines zones du pays. Malheureusement, cette fragile paix s’est rapidement rompue et les combats ont repris.

Sur la même lancée, Le Monde se montre aussi particulièrement pessimiste et soulève « l’incertitude » qui règne sur le dossier Syrie. D’abord, une incertitude sur la date du 01 août, fixée selon le plan de paix approuvé par le Conseil de sécurité des Nations Unies, censée marquer le début de la transition politique dans le pays. En effet, John Kerry, le secrétaire d’Etat américain a déclaré : « la date d’août n’est pas une date butoir, c’est un objectif ». Ensuite, une incertitude sur la reprise des pourparlers sur la Syrie. Staffan de Mistura a souligné qu’une date de reprise des négociations sera fixée quand « la cessation des hostilités sera crédible ». Et, une incertitude sur l’accès à l’aide humanitaire dans les villes assiégées. Néanmoins, l’ONU envisage d’envoyer l’aide humanitaire par largage aérien si elle n’obtient pas l’accès et d’exclure des pourparlers, ceux qui violent le « cessez-le-feu » rapporte La Croix.

 

Un conflit diplomatique

Par ailleurs, la Russie a proposé « des frappes communes » menées par les Etats-Unis à partir du 25 mai prochain. Cette coalition, proposée par le biais de Sergueï Choïgou, ministre russe de la défense le vendredi 20 mai, vise les groupes considérés comme terroristes ainsi que les groupes armés illégaux qui violent le « cessez-le-feu » explique France24. Mais elle est loin d’emballer les américains puisqu’ils ont répondu par un « Non catégorique » soulève RFI. La chaine d’information rapporte ainsi la déclaration de Matthew Allen, le porte-parole du Pentagone : « Nous ne collaborons pas et nous ne nous coordonnons pas avec les russes ».

Pour expliquer ce refus, Europe1 évoque les divergences d’intérêts des deux pays. Moscou cherche surtout à protéger Assad tandis que Washington veut se battre contre le terrorisme explique le site d’information. Et le principal blocage se repose sur « Al-Nosra », la branche syrienne d’Al-Quaida. Pour les russes, il appartient aux terroristes et doivent donc être éliminés. Or, les américains ne veulent pas l’attaquer parce que l’Al-Nosra se bat aux côtés des rebelles qui veulent le départ d’Assad.

Suite à cette réponse, la Russie a décidé qu’elle se réserve « le droit de mener unilatéralement des frappes à partir du 25 mai » rapporte Le Parisien. De l’autre côté, les Etats-Unis réclament une cessation des violations de la trêve de la part de la Russie en faisant référence à ces bombardements.

 

Un combat sans fin

Pendant ce temps, la violence s’accrue sur le terrain. Dans la journée du lundi 23 mai, 148 personnes, dont la quasi-totalité sont des civils, ont perdu leur vie dans des attentats revendiqués par le groupe Etat Islamique (EI) rapporte Le Monde. En tout, cinq attaques suicide et deux voitures piégées ont été menés dans les deux villes côtières de Tartous et Jablé, dans l’Ouest du pays, explique le quotidien. Sans aucun doute, il s’agit « des attentats les plus meurtriers dans ces deux localités depuis le début de la guerre il y a cinq ans » souligne-t-il. Certes, « L’EI n’a pas de présence connue sur la côte syrienne mais l’organisation compte énormément sur ses cellules dormantes pour attaquer ses ennemis » ajoute L’Obs.

Derrière ces attaques, « le régime de Damas accuse Riyad, Ankara et Doha » révèle Sputnik News. Le site d’information russe rapporte ainsi une lettre de Bachar Jaafari, représentant permanent syrien auprès de l’ONU, adressée au Conseil de sécurité de l’organisation qui fournit des informations venant à prouver que le Front Al-Nosra, soutenu par le Qatar, l’Arabie Saoudite et la Turquie, est le responsable de l’attaque qui a eu lieu dans la nuit du 12 mai dernier dans la province de Hama.