Zika : qui peut-on blâmer?

La propagation rapide du virus Zika est fortement liée à l’abandon du contrôle des moustiques et l’échec des politiques de contraception. Margaret Chan, directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), nous met en garde face à une résurgence de maladies infectieuses.

 

Echec de la lutte anti-moustique

Près de 60 pays et territoires sont maintenant affectés par le virus Zika. Dernièrement, il a atteint le continent africain. La propagation du virus est due à un échec de la lutte contre les moustiques et les insectes porteurs de maladies dans les années 1970. C’est ce qu’a affirmé la docteure Margaret Chan lors de l’Assemblée mondiale de la santé, le lundi 23 mai.

Depuis que le virus Zika a pris une dimension mondiale, les faiblesses des pays touchés et les failles des programmes de prévention des maladies épidémiques sont mis à jour. Comme Ebola, le virus Zika nous a pris au dépourvu selon la directrice de l’OMS. Les chercheurs commencent seulement à développer un vaccin et des tests de diagnostic pour lutter contre le virus et contrôler sa propagation.

 

Echec des politiques de contraception

La patronne de l’OMS n’a pas manqué de souligner que la propagation de Zika est le résultat d’un l’échec des politiques contraceptives, plus précisément « l’échec à fournir un accès universel aux services de santé sexuelle et de planning familial. » Effectivement, Les pays d’Amérique latine et des Caraïbes qui sont les plus touchés par le virus enregistrent le plus important taux de grossesses non désirées au monde.

Outre par la piqûre du moustique Aedes aegypti, le virus Zika peut se transmettre sexuellement. Le danger est plus important pour les femmes enceintes car le fœtus peut être victime de malformations congénitales, dont la microcéphalie. Sans vaccins, ni test de dépistage, nous ne pouvons que conseiller ces femmes à « éviter les piqûres de moustiques et retarder la grossesse. » regrette Margaret Chan.   

Durant son discours, la directrice de l’OMS a salué le succès des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), notamment la diminution de 19.000 à la mortalité infantile, de 44 % au taux de mortalité maternelle et de 60 % au taux de mortalité liée au paludisme en Afrique. Par ailleurs, 85 % des cas de tuberculose sont guéris et 15 millions de séropositifs bénéficient d’un accès aux médicaments, contre 690.000 en 2000. Toutefois, Margaret Chan nous met en garde par rapport aux menaces sanitaires à l’échelle mondiale : « Nous aurons toujours des surprises » de la part de l’infiniment petit.