Syrie : un avenir toujours incertain

Après cinq ans de guerre, l’espoir de paix en Syrie reste toujours incertain. Néanmoins, la trêve est tout de même respectée par les deux parties en conflits et le premier round des pourparlers est en pleine préparation.

 

Préparation du prochain round des pourparlers

Pour les Nations Unies, les pourparlers représentent la clé de la sortie de crise en Syrie. Après cinq ans de guerre sanglante, le pays est plus que jamais au bord du gouffre. Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, près de 250.000 personnes ont été tuées depuis le début du conflit jusqu’en août 2015. De son côté, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a avancé le nombre de 271.000 morts dont 79.000 civils. Sur une population totale de 23 millions, près de 60%, soit 13,5 millions, ont été obligés de quitter leur foyer pour fuir les persécutions et les combats. Parmi eux, 8,4 millions sont des enfants dont six millions sont restés en Syrie et vivent actuellement dans des conditions difficiles. En tout, plus de 4,8 millions de syriens ont quitté leur pays depuis 2011.

Face à cette situation catastrophique, trouver une solution adéquate est donc plus qu’urgente. Raison pour laquelle, Staffan de Mistura, l’émissaire des Nations Unies, s’est rendu le mardi 05 avril à Moscou pour rencontrer Sergueï Lavrov, le ministre russe des affaires étrangères. Le but de cette rencontre était de préparer le prochain round des négociations entre le régime syrien et l’opposition, prévus pour le 14 au 24 avril prochain à Genève. Il est à noter que lors du premier round, qui s’est déroulé du 14 au 24 mars, une liste comportant douze principes de base a été dressée mais aucune réelle solution n’a été trouvée. En tout cas, Mistura a profité de cette rencontre pour souligner que : « Moscou a contribué à ce qui peut être considéré comme le véritable élan pour une solution politique » à la guerre en Syrie. En effet, la trêve instaurée en Syrie depuis le 27 février dernier n’a été possible que grâce à la pression exercée par la Russie et les Etats-Unis sur les deux parties en conflits.

 

Parallèlement, les combats continuent

Il est à rappeler que la trêve ne concerne pas les groupes considérés comme étant des « terroristes » : l’Etat Islamique et le Front Al Nosra. Ainsi, les attaques et les combats contre ces groupes continuent. Dans ce combat, le régime syrien n’est pas seul puisqu’il est appuyé par l’aviation russe et les combattants kurdes. Parallèlement, la coalition menée par les Etats-Unis lance aussi des attaques aériennes massives. D’ailleurs, une récente frappe aérienne orchestrée par les américains a pu éliminer Abou Firas al-Souri, le porte-parole de Front Al-Nosra en Syrie. Le dimanche 03 avril dernier, l’aviation américaine a pris pour cible un siège de l’organisation terroriste dans la ville de Kafar Jales, situé au nord-est d’Idleb. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), le fils d’Al-Souri ainsi que 20 autres djihadistes ont été tués durant cette attaque. En outre, deux autres sièges de l’organisation ont aussi été ciblés ajoute-t-il.

Et il n’a pas fallu plusieurs jours pour que les terroristes ripostent. En effet, dans la journée du mardi 05 avril, un groupe rebelle syrien allié de Front Al-Nosra a confirmé avoir abattu un avion militaire appartenant au régime. L’avion survolait au-dessus d’al-Eis, dans le nord du pays. Cette localité a été conquise par les combattants djihadistes aux mains de l’armée depuis la semaine dernière. De leur côté, les rebelles modérées (Faylaq al-Cham et les Brigades Sultan Mourad) poursuivent aussi leur combat et s’approchaient mardi dernier de Dabiq, une ville tenue par le groupe Etat Islamique depuis août 2015. Appuyée par la Turquie, les rebelles ont réussi à prendre 14 villages de la main des terroristes depuis le début de cette année.