Corée du Nord : Lionrock et les inondations ne l’ont pas épargné

Après avoir ravagé une grande partie du Japon le 31 Août 2016, le typhon Lionrock s’est dirigé vers la Corée du Nord y déclenchant « la pire inondation depuis 70 ans ». Selon le rapport de l’ONU, ce cataclysme a causé la mort de 133 personnes, la disparition de 395 autres sans parler des importants dégâts sur 43 700 bâtiments.

 

Une catastrophe « grave et complexe »

Comme le Japon, la Corée du Nord ne sort pas indemne du passage du dangereux Lionrock. Suite aux pluies torrentielles qui l’ont accompagné, la région de Hamgyong du Nord a été submergée par environ 30 cm de pluie pendant 4 jours. La rivière Tumen, qui sépare la Corée du Nord de la Chine et de la Russie, a ainsi connu un pic de crue le 03 septembre. Dans d’autres cantons, les averses ont atteint plus de 1,5 mètre entraînant une inondation sans précédente.

Le jeudi 08 septembre, le gouvernement nord-coréen a fait état de  60 morts. 5% Des habitants se retrouvent sans logement suite à cette inondation.  Même si le bilan est déjà trop lourd, les pertes humaines ont continué à s’alourdir au fil des jours, selon le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU. Selon leur rapport communiqué le lundi 12 septembre, 133 personnes ont trouvé la mort dans cette inondation  et les 395 disparus vont probablement encore allonger la liste. Outre ces pertes en vies humaines, 69% des 35 000 habitations abîmées sont totalement irrécupérables et 8 700 bâtiments publics ont été endommagés.

Face à cette catastrophe, l’agence officielle nord-coréenne KNCA ne compte pas croiser les bras. Elle va aider les sinistrés des inondations en réorientant les mains d’œuvres mobilisées dans une campagne nommée « la bataille de 200 jours » vers l’assistance des sinistrés. Le but est selon eux de « réorienter tous les efforts vers la construction d’habitations pour offrir un doux nid aux personnes touchées par les inondations et transformer dans l’année les zones sinistrées en un monde féerique sous l’égide du Parti des travailleurs« .

 

Des problèmes humanitaires en perspective

Actuellement, l’ONU a déjà recensé 140 000 individus en situation d’urgence humanitaire et les risques d’apparition de diverses maladies assombrissent ce tableau. Pire : malgré la nature catastrophique de la situation, les chiffres exacts concernant deux régions particulièrement touchées, Musan et Yonsa, n’ont pas encore étaient restitués. Selon la Croix-Rouge, 100 000 personnes sont en manque d’eau potable et 600 000 autres  frappées par la pénurie d’eau, dans la région de Hoeryong.

Les 16000 hectares cultivables inondés à quelques semaines de la moisson du riz et du maïs aggravent la situation fragile du pays. En effet,  les retentissements de la terrible sècheresse en 2015 se font encore sentir en Corée du Nord où la majorité de la population dépend de l’agriculture. Selon le PAM, un tiers des enfants y souffre de malnutrition malgré les aides internationales. « La perte (de ces récoltes) est une autre catastrophe qui va se ressentir dans les prochaines semaines et les prochains mois » déclare la croix rouge.

Même scénario que les inondations en 2012 et la famine entre 1994 et 1998, la lourdeur du bilan de cette inondation est en partie liée avec la destruction de l’environnement à savoir la déforestation et l’érosion.