Accueil des réfugiés : l’hexagone mise sur les CAO

D’ici la fin de l’année, l’hexagone compte bien venir à bout de l’accueil des réfugiés. Le gouvernement envisage ainsi de créer 12.000 places d’hébergement en CAO réparties sur tout le territoire pour soulager Calais et Paris. Les deux villes et leurs habitants étant au bord de l’engorgement depuis plusieurs mois déjà.

 

12.000 places d’hébergement en CAO

Les migrants continuent à affluer alors que les centres d’hébergement sont déjà saturés en France. Raison pour laquelle, les campements de fortune se multiplient à grande vitesse sur Paris. A Calais, la situation est beaucoup plus compliquée. En effet, la fameuse « jungle » est surpeuplée et ses occupants vivent dans des conditions précaires. L’ambiance y est donc quotidiennement tendue et les rixes sont de plus en plus fréquentes. Une situation qui déplait particulièrement aux calaisiens qui vont de manifestations en manifestations pour réclamer une solution de la part du gouvernement.

Et ce dernier vient justement d’en trouver une en validant le « schéma de mobilisation de places d’hébergement sur l’ensemble du territoire ». Selon un document du ministère de l’intérieur, relaté par Le Figaro, 12.000 places devront être prêtes d’ici la fin de cette année. Des chiffres qui diffèrent largement aux 2.000 places annoncées par Bernard Cazeneuve lors de son passage à Calais en début de septembre dernier. En prenant compte du nombre de places déjà existantes, 8.200 places en CAO devront donc être créer d’ici décembre dont 5.000 seront disponibles dès le mois d’octobre. L’Etat espère ainsi « procéder au démantèlement dans les meilleurs délais et dans des conditions dignes » de la jungle.

En rappel, les centres d’accueil et d’orientation (CAO) ont été mis en place l’année dernière pour soulager Calais. Depuis, 5.500 migrants ont pu y être transférés dont 80% ont déposé une demande d’asile. Aujourd’hui, 10.000 migrants vivent toujours dans la jungle et la majorité d’entre eux relèvent de l’asile.

 

Mais comment se déroulera la répartition ?

Selon les instructions reprises par Le Figaro, la répartition se reposera sur « un critère démographique pondéré par les efforts faits par chaque région ». Le plan prévoit ainsi 600 places en Bretagne, 663 en Normandie, 845 dans les Hauts-de-France, 959 dans le Grand-Est, 662 dans les Pays-de-la-Loire, 580 dans le Centre, 550 en Bourgogne-Franche-Comté, 989 en Nouvelle-Aquitaine, 1.405 en Auvergne-Rhône-Alpes, 1.091 en Occitanie et 949 en Provence-Alpes-Côte-d’Azur. Seules exclues de cette répartition? La Corse et l’Ile-de-France, cette dernière étant particulièrement réticente concernant l’hébergement des réfugiés.

Pour éviter toute polémique, le rapport a souligné : « la liste devra être remontée sans que soit au préalable recherché l’accord avec les élus locaux. » Les régions sélectionnées n’ont donc pas leur mot à dire et doivent proposer des centres qui ont « une capacité de 100 à 300 personnes » chacun. Une fois les lieux identifiés, l’Etat entamera la sélection des réfugiés qui devrait débuter à partir de la mi-octobre prochaine.

La mi-octobre s’avère donc être une date importante pour les réfugiés en France. En effet, le camp de transit prévu sur Paris devra aussi ouvrir ses portes à la même période. Selon Anne Hidalgo, la maire de Paris, ce camp sera divisé en deux sites. Ainsi, les hommes seuls seront transférés vers le premier site situé dans le nord de Paris. A quelques pas de la Chapelle, dans le 18ème arrondissement, il pourra accueillir entre 400 et 600 migrants. Quant au second site, il sera destiné aux « plus fragiles » : femmes seules ou avec enfants et les familles. Situé à Ivry-sur-Seine, dans une ancienne usine d’eau, il devra proposer 350 places.