L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) s’inquiète de la chute de la production alimentaire 2015 en Corée du Nord. Selon elle, la sécurité alimentaire du pays risque de se détériorer encore plus cette année.
Baisse de la production alimentaire
En Corée du Nord, une baisse de la production alimentaire survient pour la première fois depuis six ans. Le Système mondial d’information et d’alerte rapide sur l’alimentation et l’agriculture (SMIAR), en collaboration avec le Centre commun de recherche de la Commission européenne signale une baisse de 9 % sur celle de l’année dernière. Il évalue la totalité de la production alimentaire à 5,4 tonnes contre 5,9 en 2014. Cette situation affecte particulièrement le riz paddy qui constitue l’aliment de base de la Corée du Nord, sa production a reculé de 26 %, soit 1,9 tonne. La production de maïs, deuxième plus importante culture céréalière du pays, baisse également de 3 % malgré une augmentation des semis, 2,29 millions de tonnes en 2015.
Le gouvernement couvre l’importation de 300.000 tonnes de céréales pour amortir le déficit mais les 394 000 tonnes restantes restent le plus important depuis 2011-2012 selon le FAO. Les périodes de sécheresse répétées depuis l’année 2014 continuent d’avoir des conséquences dévastatrices sur les récoltes. Effectivement, les pluies se font rares et l’eau destinée à l’irrigation est de plus en plus insuffisante. Pourtant, la FAO prédit une aggravation de l’insécurité alimentaire des Nord-Coréens : « la situation alimentaire du pays devrait se détériorer par rapport à l’année passée lorsque l’on estimait que la plupart des ménages seraient confrontés à une disponibilité alimentaire pauvre ou limitée. »
Solutions et perspectives
Des points positifs dans le rapport de la FAO donnent un aperçu des orientations à prendre pour les prochains semis. La production de soja a par exemple connu une hausse de 37 % en 2015. La production d’autres céréales telles que le sorgho, millet et sarrasin a presque triplé par rapport à l’année 2014. La production de pomme de terre, de blé et d’orge pour la saison 2016 devrait atteindre les 363.000 tonnes selon les prévisions, soit 21 % d’augmentation par rapport à 2015. Les céréales qui ont une plus grande résistance à la sécheresse doivent être privilégiées lors des futurs semis.
La FAO a constaté une diminution de l’approvisionnement en engrais et en carburant en 2015, ce qui a contribué à accentuer les dégâts de la sécheresse. Elle concentre donc ses efforts aujourd’hui dans l’acheminement des intrants essentiels et le don d’équipement et de formations aux coopératives agricoles des provinces de Hwanghae du Nord et du Sud. D’un autre côté, elle essaie de promouvoir auprès des agriculteurs les pratiques agricoles durables. Cela inclut la gestion de l’eau par un meilleur nivellement de terrain, l’utilisation des technologies hydrauliques et la suivie d’un calendrier d’irrigation des cultures.
Les Nations Unies se sont déjà prononcées en 2015 sur les risques d’une crise alimentaire en Corée du Nord, vu la sécheresse qui a été considérée comme la pire de la décennie selon les médias coréens. La FAO continue d’insister dans son rapport, publié le mercredi 27 avril 2016, sur l’urgence d’une intervention visant à augmenter la résilience des moyens de subsistance face aux chocs futurs.