L’Unicef et HRW s’inquiètent de la situation des enfants déracinés

Un an après la mort du petit Syrien Aylan Kurdi, des millions d’enfants sont exposés à de nombreux dangers en fuyant leur pays. Un rapport de l’Unicef publié le 7 septembre révèle que près de 50 millions d’enfants ont été déracinés dans le monde. Les sujets importants sur les conditions de vie des enfants en situation d’urgence refont surface.   

Les oubliés de la crise des migrants

Le monde annonce d’emblée l’importance de ce rapport de l’Unicef, intitulé « It’s about Child », lors de l’Assemblée générale des Nations Unies le 13 septembre. L’accent est ensuite mis sur la déclaration du directeur des programmes de l’Unicef Ted Chaiban qui expose les dangers auxquels les enfants sont exposés et l’urgence de leur protection. « Ces enfants déracinés, souvent seuls, restent des enfants, il faut les protéger. Or la communauté internationale ne les prend pas assez en compte dans les débats sur les migrations. Il faut qu’ils soient accompagnés pour éviter les violences, les trafics, l’exploitation. Des itinéraires protégés doivent être mis en place. Dans les pays de destination, ils doivent être systématiquement assistés par des représentants légaux d’ONG ou de l’Etat afin de les aider à rejoindre d’éventuels membres de leur famille », a rapporté le quotidien.

Dès le titre, L’Humanité s’intéresse aux enfants déplacés de force à cause des conflits. Elle met en exergue les chiffres clés tout en avançant les recommandations de l’Unicef. « Face à cette situation, l’Unicef a appelé les autorités à mettre fin à la détention des enfants migrants ou demandant le statut de réfugiés, à ne pas séparer les familles, à permettre aux enfants réfugiés et migrants d’avoir accès aux services de santé et à promouvoir la lutte contre la xénophobie et la discrimination », a-t-elle cité.

Ce rapport de l’Unicef a été publié la veille de la journée internationale de l’alphabétisation. L’importance de l’éducation, mais aussi de la santé des enfants déracinés émerge donc l’interview exclusive de La Croix avec Ted Chaiban. « La première menace est celle qui pèse dans les pays d’origine. Comme le montre la situation d’Alep en Syrie, tout doit être fait pour que les belligérants ne ciblent pas les hôpitaux, les écoles », a répondu le directeur des programmes de l’Unicef à la question de La Croix sur les dangers qui pèsent sur ces enfants. Ted Chaiban a également avancé des solutions, toujours concernant l’éducation. « Il faut encore développer l’accès à une représentation légale, aux soins, à la scolarité. Il y a 2,5 millions d’enfants réfugiés au Moyen-Orient, et seulement la moitié de ceux qui sont en âge d’être scolarisés est à l’école. Il faut s’assurer que les parents ont les moyens pour que l’enfant ne soit pas obligé de travailler pour aider sa famille », a-t-il confié au quotidien. Ted Chaiban a clairement insisté sur l’urgence de la situation : « la rentrée des classes approche pour les enfants qui sont bloqués en Slovénie ou en Grèce, et qui doivent avoir accès à une éducation pendant que leur statut est en cours de traitement. Si on investit dans cette génération, ces enfants contribueront aussi bien à la reconstruction de leur pays d’origine qu’au développement de leur société d’accueil ».

Les conditions déplorables des enfants migrants en Grèce

Le 8 septembre, un rapport de l’ONG Human rights watch (HRW) vient s’ajouter à celui de l’Unicef, il dénonce les conditions déplorables des enfants migrants détenus en Grèce. Ce pays est dépassé par les évènements, 54 000 réfugiés et migrants y sont toujours bloqués, y compris des enfants. Les cellules où sont détenus les enfants sont surpeuplées et insalubres. Tout en rappelant les normes conformes aux lois internationales, l’express décrit des conditions de vie inhumaines. « Contrairement aux centres d’accueil, les centres de détention ne sont pas conçus pour héberger les migrants sur de longues durées. Les conditions de séjour y sont extrêmement précaires. Le rapport évoque des cellules surpeuplées, crasseuses et infestées d’insectes et de vermine, parfois même sans un matelas, l’absence d’installations sanitaires appropriées et de toute intimité », note le site d’information. Depuis le début de l’année, la Grèce a accueilli plus de 3 300 enfants migrants pour seulement 800 places en centre d’accueil. A cause de ce manque de place « certains enfants auraient été détenus en compagnie d’Adultes, au mépris des risques d’abus et de violences sexuelles comme du droit international », s’exclame l’express.

3 400 migrants ont été secourus en Méditerranée ce week-end. 3 400 personnes de plus qui vont rester bloqués en Grèce ou en Italie, les seuls pays européens qui sont en première ligne pour accueillir les migrants. Lundi 12 septembre, le Premier ministre grec a réitéré son appel à la solidarité européenne.