Evacuation de migrants à Paris, entrée en vigueur de l’accord de Paris

Tout s’est passé très vite ! Le Premier ministre avait confirmé l’approche de l’évacuation du camp de migrants de Stalingrad le samedi 29 octobre. Deux jours plus tard, une opération de contrôle d’identité a eu lieu dans le camp de Stalingrad, à Paris. Face à un démantèlement imminent, les migrants et leurs soutiens ont tenu une manifestation le mercredi 2 novembre. Finalement, l’évacuation des migrants s’est déroulée dans le calme vendredi dernier. Mais jusqu’à maintenant, tout le monde se demande si le camp ne va pas se réformer.

Évacuation record à Paris

Avant l’évacuation

Dès le lundi 31 octobre, les autorités ont mené une opération de contrôle de la situation administrative des migrants. Des contrôles comme celui-ci sont régulièrement effectués pour connaître la situation sur le terrain avant de procéder aux évacuations. Certaines parties du camp ont été détruites et quelques migrants arrêtés lors de cette dernière opération. « Comme l’attestent des images prises sur place, les services de l’Etat ont détruit certaines parties de ce camp éphémère. Selon France Bleu, les CRS auraient emmené quelques migrants, probablement des personnes déjà déboutées de leur demande d’asile, qui pourraient rejoindre des centres de rétention administrative (CRA) », rapporte L’express.

L’opération de contrôle d’identité a fait naître des inquiétudes chez les migrants. Le manque de communication alimente encore plus leur crainte. Ils ont donc lancé une manifestation mercredi dernier au bout de l’avenue de Flandre, criant « we want a home ». « Ce que nous voulons, ce sont des droits, en tant qu’humains », explique un jeune Afghan de 23 ans à Le Monde.

L’Humanité rappelle l’envergure de cette évacuation qui se préparait à Paris. Effectivement, le camp de Stalingrad est devenu le premier camp de migrants en France après le démantèlement de la jungle de Calais. Le quotidien annonce alors une « évacuation record », ajoutant que « près de 4.000 places d’accueil doivent être créées pour mettre à l’abri les exilés qui dorment sur les trottoirs du 19e arrondissement parisien ».

Évacuation dans le calme

Vendredi dernier, 3.800 migrants ont été évacués du camp de Stalingrad et emmenés vers des centres d’hébergement en Île-de-France. Le Figaro décrit une opération qui s’est déroulée dans le calme : « avant l’aube, plusieurs centaines d’hommes étaient déjà regroupés, leur sac à la main, derrière un cordon de gendarmes, quai de Jemmapes, dans une partie du camp abritant des Afghans. Quelque quatre-vingts bus devaient ensuite les emmener dans la matinée vers des centres d’hébergement en Ile-de-France ».

30e évacuation de Stalingrad

Les inquiétudes persistent après cette dernière évacuation. Et pour cause, les camps se sont toujours reformés après les évacuations précédentes. « On pourrait espérer que ce soit la dernière mais je crains que cela ne se répète tant la situation est complexe à gérer », déclare le directeur général de France Terre d’Asile, Pierre Henry, dans un article de l’Obs.

De son côté, Libération affiche sa certitude concernant le fait que les camps vont se reformer et en donne les raisons. « Parce que le flux des arrivées ne se tarit pas. Parce que Paris est désormais le principal point d’attraction en France. Parce que le reste du système est engorgé ».

Ces informations sont confirmées par Le Parisien. « Ils seraient environ 400 dans le quartier ce lundi matin », affirme Nikita, activiste et soutien des réfugiés. « Un chiffre nuancé par un riverain, membre du collectif Stalingrad », tempère le quotidien. « Il n’y a pas eu de vague d’arrivées. J’ai compté entre 60 et 100 migrants depuis vendredi ».

Le Point s’est penché sur les solutions pour éviter que les camps se reforment. « Pour meubler l’esplanade centrale de l’avenue de Flandre que lorgnent des grappes de migrants errant dans le quartier, les riverains aimeraient que la mairie installe des parterres de fleurs, des vasques, une fontaine ou des kiosques. Une réunion de voisins doit se tenir jeudi soir dans un café proche du bassin de la Villette pour mettre au point un courrier à destination d’Anne Hidalgo », rapporte-t-il.      

Conférence internationale sur le climat

Entrée en vigueur de l’accord de Paris

Par ailleurs, l’entrée en vigueur de l’accord de Paris sur le climat a aussi marqué la fin de la semaine dernière. La France s’est félicitée vendredi de cet exploit.  « Le seuil des ratifications – 55 Etats représentant 55 % des émissions de gaz à effet de serre – a été atteint en moins d’un an », a déclaré l’Elysée. Parallèlement, Le Monde fait déjà le lien avec l’ouverture de la COP22 : « A quelques jours du passage de relais à la présidence marocaine pour la COP22, l’Elysée affirme que la mobilisation de la France restera entière pour que la justice climatique soit respectée et que l’esprit de Paris se prolonge et s’amplifie ».

Ouverture de la COP22

En effet, la COP22 s’est ouvert à Marrakech le lundi 07 novembre. Si le plus dur est fait, c’est-à-dire l’adoption et la ratification de l’accord de Paris, à quoi peut bien servir la COP22 ? Tous les médias ont tenté d’y répondre, notamment L’express. La COP22 est la COP de l’action. Il s’agit de « trouver une date butoir pour appliquer les accords de Paris, de repenser les contributions nationales et enfin d’aider les pays en voie de développement ».

La COP22 durera encore jusqu’au 18 novembre. Le Maroc, l’Afrique et le monde entier attendent beaucoup de cette conférence.