Paris : évacuation des migrants de Stalingrad en cours

Ce vendredi 4 novembre, les autorités ont entamé l’évacuation des campements de fortune installés entre les Xe et XIXe arrondissements de Paris. En fin de journée, l’opération devrait mettre à l’abri plus de 3.000 migrants.   

 

Evacuation de Stalingrad

Après l’opération de contrôle et de nettoyage de lundi dernier, les autorités sont revenues sur le campement installé dans le quartier de Jaurès-Stalingrad, ce vendredi matin. Cette fois, leur but est clair : démanteler le camp et mettre à l’abri tous ses occupants. Présente sur place pour superviser les départs, Emmanuelle Cosse, ministre du logement, a assuré : « On a les places pour héberger tout le monde »  .

Les premiers bus sont ainsi arrivés peu avant 6 heures et une longue queue les attendait déjà. Malgré leur réticence, il faut croire que la majorité des migrants sont tout de même contents de quitter ce lieu où ils vivaient dans des conditions précaires. L’un d’entre eux confessait même à l’AFP : « Je n’ai aucune idée où on va. A Paris, à côté, ça me va. L’important pour moi, c’est d’avoir des papiers. Ça fait un mois que j’étais ici dans une tente, c’est bien de partir ».

Pour éviter tout débordement, l’évacuation devrait se dérouler en deux temps. En premier lieu, les autorités vident les campements près du quai de Jemmapes. Ensuite, ils doivent s’attaquer aux installations sur l’avenue de Flandre. En tout, 3.000 et 3.500 migrants devront être transférés dans 80 centres temporaires en Ile-de-France. De là, ceux qui peuvent déposer une demande d’asile seront  envoyés vers les centres d’accueil et d’orientation à travers l’hexagone.

 

Trentième évacuation de migrants

Mais si cette évacuation va un peu soulager Paris, elle va surtout faciliter l’ouverture du centre humanitaire prévue pour la semaine prochaine. Voulu par Anne Hidalgo, le centre situé porte de la Chapelle, dans le XVIIIème arrondissement, devrait servir de transit pour les migrants qui viennent de débarquer sur le sol français. Malheureusement, sa capacité est limitée entre 400 à 600 personnes. L’évacuation de Stalingrad devrait donc éviter une « surchauffe » du centre dès ses premières heures.

Toutefois, rien ne peut assurer que le campement ne va pas se reformer dans les jours à venir. Il est à noter qu’il s’agit de la trentième évacuation en dix-huit mois sur Paris. Et à chaque fois, les camps évacués se reforment en un temps record. Ce campement de Stalingrad a d’ailleurs déjà été évacué deux fois de suite au cours de ces derniers mois. La première opération a eu lieu le 22 juillet dernier durant laquelle près de 2.500 personnes ont été mises à l’abri. La deuxième s’est ensuite déroulée le 16 septembre permettant l’évacuation d’environ 2.100 migrants.

Pour éviter une telle situation, Pierre Henry, directeur général de l’association France Terre estime qu’il faudrait : « créer des centres de transit dans les grandes métropoles françaises, chacune avec le même niveau de service, pour permettre l’enregistrement des dossiers des migrants dans des délais raisonnables ».