Italie : Amnesty dénonce une violation des droits des migrants

Ce jeudi 03 Novembre 2016, Amnesty International dénonce, dans un rapport, des pratiques violentes exercées par les policiers italiens sur les migrants. Cette organisation Internationale pointe l’Union européenne du doigt.

 

Migrants: victime d’une violation des droits de l’homme

La politique du «Hotspot» est une approche de l’UE. Elle vise à améliorer le procédé d’identification, d’enregistrement et la prise des empreintes digitales des migrants. Beaucoup le qualifient de centre d’accueil. L’Italie et la Grèce figurent parmi les pays à en posséder.

Au départ, elle servait à assurer le bien-être des migrants jusqu’à ce qu’ils soient relocalisés ou renvoyés dans leur pays d’origine. Aujourd’hui, le centre d’accueil va à l’encontre de ses principes. En effet, sur les 40.000 demandes d’asiles promises, seuls 1200 cas ont été traités. Mais en plus, selon les enquêtes effectuées par l’Amnesty International, elle exerce des violations scandaleuses du droit de l’homme. Sur 170 enregistrements effectués, 24 personnes affirment y avoir été maltraitées. Et, sur ces 24 individus, 16 précisent avoir reçu des coups et de blessures durant leur entretien.

 

Une collecte d’empreintes digitales qui vire au cauchemar pour les migrants

L’Amnesty International a recensé des pratiques alarmantes en Italie durant la collecte des empreintes digitales des migrants. Entre autres, de la maltraitance, des détentions arbitraires, des actes de pression, de chantage et un recours abusif à la force. Femmes, hommes voire même des mineurs en sont victimes.

Parmi eux, un soudanais de 16 ans qui témoigne avoir reçu des coups de matraque électrique sur ses deux jambes, sa poitrine et son ventre. Un autre migrant de 27ans, originaire du Darfour, se plaint d’avoir été humilié sexuellement: « ils m’ont tenu les épaules et les jambes. Puis, m’ont attrapé les testicules avec des pinces et ont tiré deux fois. La douleur était indescriptible ».

L’UE est mise en accusation

Selon Matteo de Bellis, le spécialiste de l’Italie à l’Amnesty International: «les pressions exercées par l’Union européenne sur l’Italie, pour limiter l’afflux des migrants, ont amené les autorités à des expulsions illégales. Et, à de mauvais traitements qui, dans certains cas, sont semblables à de la torture».

De ce fait, cette organisation non gouvernementale suggère l’ouverture d’une enquête approfondie sur ce cas. Ainsi que, la mise en place d’une procédure de contrôle des nouveaux migrants arrivés en Italie. Tout cela dans l’unique but de différencier ceux qui demandent l’asile et ceux qui doivent être rapatriés. Toutefois, les autorités italiennes devraient s’assurer que ces réfugiés soient renvoyés dans des pays où ils ne risqueront pas d’être à nouveau martyrisés.

Même si,  la plupart des policiers restent professionnels voire exemplaires et que la plupart des relevés d’empreintes se déroulent sans difficulté, le contenu de ce rapport soulève de graves problèmes. Ils méritent d’être pris en compte et accentuent le besoin d’une évaluation indépendante des procédés actuels.