FARC-Colombie : Alvaro Uribe tient à sauvegarder la paix

Le mercredi 5 octobre 2016, le président colombien Juan Manuel Santos a décidé de rencontrer Alvaro Uribe pour mettre les choses au clair concernant l’accord de paix avec les FARC. Une rencontre qui fait renaître les espoirs après le résultat du référendum.

Accord de paix : un pas en avant, deux pas en arrière

Cet immense retour en arrière dû au résultat du référendum a suscité les inquiétudes surtout quand la Colombie était à deux doigts de conclure la paix avec les FARC. Un résultat inespéré dont la plupart des votes s’est soldé par 50,21% en faveur du « Non » et 49,78% pour le « Oui » sur les 99,98% des bulletins de vote dépouillés. Avec un taux de 62% de la population qui s’en est abstenue.

Suite au résultat de ce scrutin, le gouvernement a déclaré ne pas avoir d’autre plan si le « Oui » venait à l’emporter en écartant toute chance de remettre les négociations sur le tapis. Cependant, il a pris l’initiative de solliciter l’avis des anciens présidents et d’ouvrir un dialogue, surtout avec le partisan du « Non » à l’accord de paix parmi lesquels figure Alvaro Uribe, actuel sénateur et ancien président de la Colombie.

Trois jours après ce référendum, l’ancien président Alvaro Uribe et son successeur Juan Manuel Santos, qui s’étaient perdus de vu depuis maintenant 6 ans, ont donc décidé de se rencontrer le mercredi 05 octobre 2016, dans l’objectif de régler les différends concernant l’accord de paix avec les Farc. A l’issu de ce dialogue qui a duré plus de trois heures, l’ancien président Alvaro Uribe a annoncé que des « ajustements et des propositions sont nécessaires et doivent être introduites pour chercher un nouvel accord de paix qui inclura tous les Colombiens » parce qu’il est préférable d’avoir « une paix pour tous qu’un accord faible pour la moitié des citoyens».

Colombie : la paix n’est plus très loin

Ce conflit armé qui dure depuis 52 ans, prendra bientôt fin et « la paix en Colombie est proche, nous allons l’atteindre » souligne le chef de l’Etat, Juan Manuel Santos. Décidé à ne pas baisser les bras, il affirme vouloir maintenir le cessez-le-feu mutuel et irrévocable du 29 août et suggère à ce que l’opposition le valide et mette en vigueur. Ce qui inclut également, une mise en place immédiate des zones de déposition d’armes pour que les rebelles FARC puissent y laisser les leurs sous l’œil vigilant des Nations-Unies. Une démarche qui prouverait déjà aux FARC l’avancée vers le processus de paix. Un désir partagé apparemment puisque les guérillas marxistes, souhaitent aussi en finir avec ce conflit.

D’ailleurs, le chef suprême des FARC, Timoléon Jiménez a précisé lors d’une interview que: «nous sommes en train d’analyser dans le calme les résultats du référendum pour continuer, car cela ne signifie pas que la bataille pour la paix a été perdue».

Les Etats-Unis quant à eux, se sont hâtés d’envoyer Bernard Aronson, leur envoyé spécial pour la paix en Colombie à titre de médiation.