COP 17 : position ferme de la CITES sur la protection des espèces menacées.

Le mardi 4 octobre 2016, à Johannesburg, la Cites révèle les décisions révolutionnaires contre le trafic des espèces menacées d’extinction.

Les sorts dramatiques de ces animaux

Le mardi 4 octobre 2016, au Sandton Convention Center, à Johannesburg, la conférence des Parties à la CITES ou Convention internationale sur le commerce d’espèces sauvages menacées d’extinction s’est achevée, après onze jours de débats. A l’issu de cette 17ème réunion, plusieurs espèces en danger ont obtenu une protection solide de la part des 182 pays membres de la convention.

Pendant cette conférence mondiale, les débats ont été alimentés autour de la lutte contre le trafic d’espèces sauvages telles que les rhinocéros, les lions, les éléphants ou les pangolins. Des animaux qui sont très prisés dans le braconnage et très réclamés en Asie. En effet, selon les statistiques, 80% de la population mondiale de ces animaux se trouvent en Afrique du Sud. Pourtant, rien qu’en 2013, plus de 1700 rhinocéros, dont environ 3 par jour ont été massacrés pour leurs cornes. En dix ans, un peu plus d’un million de pangolins ont été tués pour leurs écailles, leurs os et même leurs organes. Et en tout, environ 110.000 éléphants ont été massacrés en Afrique par les trafiquants.

D’après Dan Challender, co-président de l’IUCN : « le braconnage augmente en Asie mais aussi en Afrique, tiré par la demande asiatique. Depuis 2000, un minimum de plusieurs dizaines de milliers d’animaux ont été vendus chaque année, dans des pays allant du Pakistan à l’Indonésie en Asie et du Zimbabwe à la Guinée en Afrique ». Faisant de la chasse le 4ème commerce illicite le plus fructueux après celui des armes, d’êtres humains et de la contrefaçon, parce qu’il rapporte plus de 20 millions de dollars chaque année.

Des mesures draconiennes prises par la Cites

A l’issu de cette convention, dans l’accord adopté par les parties, les espèces menacées ont été classées selon un niveau de protection. Dans son contenu, cet accord stipule en annexe 1 que le pangolin, figurant dans la liste rouge des animaux en voie d’extinction, avec le perroquet gris du Gabon et le macaque de Barbarie se verront attribuer le plus haut niveau de protection donc, sévèrement interdits de commerce.

La CITES place les requins soyeux et les requins-renards en annexe 2. Ce qui limite leur surpêche et leur commerce. Quant à la demande de la Swaziland sur la commercialisation légale des cornes de rhinocéros, elle a été rejetée lors de la Convention. C’est également le cas pour le Zimbabwe et la Namibie concernant leur requête pour une légitimation de la vente des stocks d’ivoires.

Beaucoup de voix se sont haussées durant la conférence, cependant il est important de saisir les enjeux de la convention qui sont considérables car « au moment où tant d’espèces sont gravement menacées par un braconnage insatiables et le commerce, la réunion aura un pouvoir de vie ou de mort sur des animaux emblématiques » a souligné Teresa Telecky, directrice de la Humane Society International ou HSI.

Les moyens de lutte contre le braconnage ont été renforcés, mais qu’en est-il de la corruption qui est très présente dans ces affaires criminelles? Les yeux se rivent sur les prochaines résolutions à prendre lors de la COP 18 qui aura lieu au Sri Lanka en 2019.