Madagascar : le PAM renforce sa lutte contre la faim dans le sud

Persuadé que la famine peut être évitée et même vaincue à Madagascar, le Programme alimentaire mondial (PAM) poursuit ses opérations de lutte contre la faim dans le sud de la grande île. La faim est récurrente dans cette partie de l’île et elle s’est aggravée à cause de la sécheresse, effet du phénomène El Niño.

 

Une situation d’urgence

Cette année, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a envoyé à plusieurs reprises des délégations pour évaluer la situation en matière de sécurité alimentaire à Madagascar. Le lundi 19 septembre par exemple, une délégation a été dépêchée pour identifier les besoins immédiats des populations dans la région Androy. Fin août, l’agence des Nations Unies a lancé l’alerte sur le risque d’une crise alimentaire dans le sud.

Effectivement, l’insécurité alimentaire touche au moins 1,4 million de personnes, dont 600.000 cas d’insécurité alimentaire sévère. « Faites attention à ce qui se passe à Madagascar. C’est une démocratie fragile. On a besoin d’aide ici, et vite. En octobre, ce sera trop tard. Ne laissez pas tomber Madagascar. Ils ne peuvent pas tout faire tout seuls. Ils ne peuvent pas rester tout seuls, à une période aussi cruciale », a prévenu patron de la FAO José Graziano da Silva en s’adressant à la communauté internationale. Il est pourtant resté optimiste en disant que « s’il y a une volonté politique, on peut agir très rapidement » et en proposant des solutions : « donnez-leur de l’argent, et elles trouveront de quoi manger. C’est la base de notre stratégie Zéro faim dans le monde ».

Le PAM intensifie ses interventions

Le phénomène El Niño a été particulièrement rude cette année, ce qui a aggravé la sécheresse dans cette partie de Madagascar. Quatre régions du sud pourraient d’ailleurs être classifiées « d’urgence » d’ici la fin de l’année, selon une évaluation inter-agence qui devrait être publié prochainement. Trois autres districts sont également menacés. La situation inquiète le PAM, « la faim et la malnutrition que nous voyons sont le résultat de trois années de récoltes perdues. Nous devons avoir le financement nécessaire pour y répondre avant qu’il ne soit trop tard. Ce financement nous permettra également d’investir dans les moyens de subsistance de la population ; nous ne pouvons pas seulement sauver des vies, mais aussi changer des vies et briser le cycle de la réponse d’urgence », explique la Directrice exécutive Ertharin Cousin.

Le PAM pourra apporter dès novembre de l’aide alimentaire en nature ou en espèce pour un million de personnes à condition que le financement soit suffisant. Il pourra même appuyer les actions du gouvernement malgache dans cette lutte. Plus de 200.000 femmes enceintes et allaitantes, ainsi que des enfants de moins de cinq ans sont parmi les bénéficiaires du PAM. Cette réponse humanitaire qui s’achèvera en mars 2017 nécessite 92 millions de dollars, dont 78,5 millions de dollars toujours manquants.

En attendant que ce budget soit couvert, le PAM agit déjà sur le terrain. En collaboration avec la FAO, il fournit vivres, semences et outils aux populations vulnérables. 42 % des élèves des écoles primaires dans le sud bénéficient également d’un programme de repas scolaires.