Centrafrique : la FAO et le PAM luttent ensemble contre la faim

En République centrafricaine, 50 000 familles d’agriculteurs ont bénéficié de cultures et semences potagères de la part de la FAO et des céréales de la part du PAM. Cette intervention s’intègre dans le cadre de l’initiative «  Des intrants pour se protéger », destinée à briser le cycle de la faim dans le pays.

 

Briser le cycle de la faim

Dans la République Centrafricaine, la saison des semis est arrivée. Dans le cadre d’un projet baptisé « Des intrants pour se protéger », l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont procédé à la distribution de semences, d’outils agricoles et de nourritures auprès de 50 000 familles, habitant dans les zones les plus affectées par la faim.

Cette aide arrive au moment où la période de soudure atteint son apogée. Elle évite aux agriculteurs de « consommer les graines destinées à être plantées » et leur permet de « redémarrer la production alimentaire », explique Jean-Alexandre Scaglia, Représentant de la FAO en République centrafricaine.

Cette initiative a commencé en 2014 pour atténuer les effets des trois années de troubles sur l’agriculture et la sécurité alimentaire. Un autre groupe de 50 000 familles bénéficiera d’une autre assistance en août et septembre, deuxième saison des semis. Au Centrafrique, près de 75 % de la population dépend de l’agriculture.

 

Une faim aggravée par l’instabilité politique

Le PAM s’est inquiété de la situation alimentaire de la République centrafricaine depuis le début de l’année 2015, après une étude faite du 13 au 25 septembre 2014 auprès de 2166 ménages. Les résultats ont montré que 30 % de la population sont touchés par l’insécurité alimentaire modérée et sévère. Cette situation affecte particulièrement les pauvres, les déplacés dont l’alimentation dépend des aides humanitaires.

Comme l’ont prédit le PAM et la FAO, la crise a engendré des conséquences durables sur la situation nutritionnelle dans le pays. Une mission d’évaluation des récoltes et de la sécurité alimentaire (CFSAM), menée ensemble par les deux agences montre que « la production agricole totale de l’année 2015 est restée 54 % en-dessous de la moyenne d’avant la crise, malgré une augmentation de 10 % par rapport à 2014 ». 2,7 millions de personnes avaient alors besoin d’aide humanitaire immédiate.

La participation des gouvernements de certains pays riches, de banques et d’autres organisations financières ou humanitaires ont permis de mettre en œuvre cette assistance des agriculteurs de Centrafrique. Toutefois, la FAO et le PAM ont encore besoin de 169 millions pour couvrir l’ensemble des besoins des populations centrafricaines.