Zimbabwe menacée par une grave insécurité alimentaire

Les sécheresses provoquées par le phénomène El Niño continuent de faire des victimes dans les pays d’Afrique. Au Zimbabwe, elles affectent fortement les enfants et les animaux. Le pays a donc besoin d’aides humanitaires pour survivre jusqu’à la prochaine période de récoltes. 

 

La nourriture sera insuffisante avant les prochaines récoltes

L’avenir s’annonce rude pour le Zimbabwe. Victime d’une sévère sécheresse, le pays ne pourra plus subvenir aux besoins alimentaires de 4,5 millions de personnes avant les prochaines récoltes. Malgré quelques précipitations durant les mois de mars et avril, la plupart des habitants n’ont pas pu sauver leurs récoltes. Une aide alimentaire sera indispensable à la survie des Zimbabwéens jusqu’en mars 2017, selon le Programme alimentaire mondial (PAM).

Cette situation affecte les enfants. Près de 6000 écoliers ont quitté le banc pour aider leur famille dans les champs. Un rapport publié lundi par le bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) souligne que « les enfants ne vont plus à l’école, ils se réveillent au milieu de la nuit pour aller chercher de l’eau potable. »

 

Vente d’animaux sauvages

Le gouvernement zimbabwéen a annoncé la semaine dernière la mise en vente des animaux sauvages qui vivent dans les parcs nationaux. Cette initiative a été prise pour que les zèbres, les buffles et les éléphants ne meurent pas à cause d’un manque d’eau. Effectivement, ces ventes permettront de « récolter des fonds afin d’approvisionner en eau ceux qui restent dans les parcs » d’après Jerry Gotora, défenseur de l’environnement et ex-directeur de l’autorité des parcs nationaux du Zimbabwe. Emmanuel Fundira, président de l’association qui regroupe les tours opérateurs spécialistes des safaris, se plein également de l’insuffisance de pâturage dans certaines zones.

Cette annonce s’adresse aux fermiers et propriétaires de grands espaces qui habitent hors des régions touchées par la sécheresse. Au-delà de l’enjeu environnemental, les responsables avancent des arguments économiques pour persuader les acheteurs. En effet, les animaux sauvages ont plus de valeur que le bétail. Le coût de transport de ces animaux reste toutefois une lourde charge pour l’Etat. Ce dernier appelle donc la communauté internationale à participer à ce projet.

A titre de rappel, l’état de catastrophe naturelle a déjà été déclaré par le président Robert Mugabe en février. Le plan de réponse humanitaire pour faire face aux effets de la sécheresse manque pourtant de budget. Seuls 70 millions de dollars sur les 360 nécessaires ont été reçus selon Bishow Parajuli, représentant Zimbabwéen du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).