Idomeni : symbole de la fermeture de l’UE

Depuis la fermeture de la route des Balkans, plusieurs milliers de migrants se sont entassés du côté d’Idomeni. Ce mardi, les autorités grecques ont effectué à leur évacuation dans le calme.

 

Une évacuation dans le calme

C’est dans le calme que les autorités grecques composées d’environ 700 policiers assistés par un hélicoptère ont entamé l’évacuation du camp de migrants installé du côté d’Idomeni, près de la frontière Macédoine. « Les policiers informent les gens qu’un transfert est en cours et les hauts parleurs du camp diffusent le même message en arabe et en anglais » a rapporté Vicky Markolefa, représentante de Médecins sans Frontières.

Depuis la fermeture de la route des Balkans, ils étaient 8.400 à s’être entassés dans cet endroit où les conditions de vie sont particulièrement déplorables. A la mi-journée, ce mardi, 1.100 d’entre eux sont montés dans des bus qui vont les transporter dans l’un des centres d’urgence récemment installés par le gouvernement grec du côté de Thessalonique, dans le nord du pays. Il y a sept anciennes usines aménagées et deux camps de tentes qui peuvent accueillir jusqu’à 6.000 migrants.

Dimanche dernier, lors de l’annonce de l’évacuation, 400 migrants ont fini par accepter leur transfert dans des centres d’accueil suivis le lendemain par un autre groupe du même nombre. Une fois installée dans ces centres, les migrants pourront s’enregistrer et auront plus de chance de bénéficier du plan de relocalisation proposée par l’UE.

 

Un conflit diplomatique

De l’autre côté, en Turquie, l’ambiance est toujours tendue. Lors du sommet mondial de l’action humanitaire, organisé le lundi 23 mai dernier, Angela Merkel a partagé son inquiétude face à l’attitude d’Ankara. « J’ai clairement indiqué que nous avons besoin d’une justice indépendance, de médias indépendants, d’un parlement fort et que la levée de l’immunité d’un quart des députés du parlement turc était source de profonde inquiétude ».

De plus, la chancelière allemande a rappelé que l’Europe n’accorderait l’exemption de visas aux ressortissants turcs que lorsque les critères seront remplis. « J’ai clairement dis que le chemin vers l’exemption de visas passe par 72 critères » a-t-elle souligné. Le bras de fer avec Ankara risque ainsi de persister puisque de son côté Recep Erdogan maintient qu’il ne changera pas la loi anti-terroriste de son pays, un de ces 72 critères.

Quoi qu’il en soit, les deux parties (UE et Turquie) doivent rapidement trouver un terrain d’entente car si les arrivées ont diminué, elles n’ont pas cessé. D’ailleurs, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a annoncé la semaine dernière que près de 1.370 personnes ont péri en Mer Méditerranée depuis le début de cette année. Or, arrivés sur le territoire grec et italien illégalement, ils deviennent de proies faciles pour les trafiquants.