Depuis l’application de l’accord UE-Turquie, le nombre de traversées de migrants vers la Grèce a considérablement diminué. Par contre, il augmente dangereusement du côté de l’Italie où la plupart ont été interceptés ou secourus en mer.
Des migrants interceptés
Depuis le début de la crise migratoire, la Grèce est considérée comme étant la première porte d’entrée des migrants vers l’Europe avec 820.000 entrées durant l’année 2015. Mais depuis la fermeture de la route des Balkans et l’application de l’accord UE-Turquie, le rythme semble ralentir. Durant le mois d’Avril dernier, l’Organisation Internationale pour la Migration (OIM) a remarqué une baisse de 90% par rapport au mois précédent.
Mais cette baisse n’annonce rien de bon, surtout pas pour l’Italie. En effet, le nombre de migrants qui essayent d’atteindre les côtes italiennes a considérablement augmenté depuis la semaine dernière. En partance de la Libye, des migrants originaires de l’Afrique de l’Ouest et de la Corne de l’Afrique n’hésitent pas à emprunter cette voie qui est pourtant, particulièrement meurtrière. Raison pour laquelle, plusieurs opérations ont été menées dans cette zone.
Durant la journée du dimanche 22 mai dernier, les garde-côtes libyens ont interceptés environ 850 migrants à bord de sept embarcations de fortune dans la zone de raffinerie de Zaouia, à 45km à l’Ouest de Tripoli. Et le mardi 24 mai, ils ont arrêté quatre grands canots pneumatiques, transportant au total 550 migrants dans le même secteur. Parmi ces derniers, il y a « vingt femmes dont huit enceintes et trois enfants » a indiqué le colonel Ayoub Qassem, porte-parole de la marine libyenne.
Des migrants sauvés
En parallèle, l’Aquarius continue son opération de sauvetage moins de deux jours après son départ de la Sicile. Le mardi 24 mai, le bateau a porté secours à 23 embarcations de fortune différentes qui transportaient en total plus de 3.000 migrants au large des côtes libyennes. En 48 heures, le nombre de personnes secourues en mer a donc atteint les 5.600.
En rappel, le bateau « Aquarius » sillonne la mer Méditerranée depuis février dernier pour secourir les migrants en danger. Affrétée par l’ONG SOS Méditerranée, le navire dispose d’une petite clinique à bord et d’une équipe médicale de Médecins sans frontières pour apporter les premiers soins aux migrants qui sont généralement déshydratés, affamés et certains sont même blessés.
Et le navire ne risque pas de se reposer en cet été où le nombre de traversées augmente considérablement. Une situation que redoute particulièrement les italiens surtout après la publication de Flavio de Giacomo, porte-parole de l’OIM en Italie, sur son compte Twitter : « Les arrivées en 2016 sont à peu près équivalentes à celles de 2015 ».