Deux mois après son lancement, Aquarius a déjà effectué des sauvetages remarquables en mer Méditerranée. Aujourd’hui, SOS Méditerranée publie fièrement le bilan et envisage de continuer l’opération tout au long de cet été.
Bilan de la première mission de sauvetage
De février en avril, l’Aquarius a sillonné le long des eaux internationales entre la Lybie et l’Italie. En rappel, le navire a quitté le Lampedusa le 26 février dernier avec 27 membres à bord dont des marins, des sauveteurs, des médecins et des infirmières de Médecins du Monde. Le mardi 3 mai dernier, SOS Méditerranée a dressé le bilan de cette première mission de sauvetage qui semble bien lancée.
Selon l’ONG, le navire a secouru 917 personnes en six opérations. Tous ces rescapés sont originaires d’Afrique subsaharienne qui tentaient de fuir la Lybie dans des embarcations de fortune et la majorité souffraient de déshydratation, de famine et certains même de brûlures dues à l’hydrocarbure.
« La Lybie est devenue un enfer. Traités comme un business juteux, les migrants africains sont emprisonnés, les familles rançonnées » a dénoncé Sophie Beau, la directrice générale et cofondatrice de l’association.
Parmi les rescapés, 671 ont été rapidement secourus par l’équipe de l’Aquarius dès que le centre de coordination des secours de Rome a signalé leur position. Les 246 ont été accueillis sur le navire après avoir été secourus par un navire italien. 86% sont des hommes, 14% des femmes, 22% des mineurs âgés entre 13 et 17 ans et huit enfants de moins de 13 ans.
« Un bateau citoyen »
Il est à noter que cette campagne de sauvetage est née de l’initiative de l’ONG SOS Méditerranée. Une opération qui témoigne l’envie et la volonté de la société civile à venir en aide aux rescapés puisque 98% des fonds utilisés tout au long de cette opération proviennent de dons privés. Par ailleurs, les 2% restant représentent la contribution de la ville de Paris et de deux députés qui veulent garder l’anonymat.
Pour Madame Beau, cette campagne est née d’une « conviction profonde que les politiques n’ont pas pris la mesure de la situation et que nous sommes installés dans une crise migratoire durable ». De son côté, Francis Vallat, le président de l’ONG a ajouté : « face à cette situation dramatique, la société civile doit contribuer de manière indépendante, pérenne et en dehors des agendas politiques à la mission de sauvetage en mer insuffisamment prise en compte par les pouvoirs publics ».
Avec l’arrivée de l’été et du risque de l’augmentation des traversées dangereuses qui l’accompagne, l’Aquarius a quitté Trapani, le port sicilien, pour entamer sa seconde campagne de sauvetage. Pour celle-ci, l’équipe médicale des Médecins du Monde sera remplacée par celle de Médecins Sans Frontières.
SOS Méditerranée espère continuer l’opération jusqu’en décembre dernier. Mais pour financer correctement cette campagne, l’ONG doit encore trouver 1,2 million d’euros pour atteindre la somme nécessaire, estimée à 3,6 millions d’euros.