Migrants : proie facile pour les réseaux mafieux

Si la crise migratoire reste un souci majeur pour l’Europe, quelques personnes y ont pu trouver leur compte. En effet, le nombre de passeurs s’est considérablement multiplié depuis l’année dernière malgré une lutte acharnée menée par l’Europol.

 

Migrants : proie facile

Selon les dernières données publiées par Europol, le 22 février dernier, plus d’un million de migrants (soit 90%) entrés sur le territoire européen en 2015 ont tous utilisé  le « service de facilitation ». En effet, l’organe de coordination policière européen a confirmé que ces migrants ont eu recours aux passeurs pour entrer illégalement en Europe.

Malgré une lutte acharnée pour démanteler tous les réseaux, le nombre de passeurs semble être en plein essor, particulièrement du côté de la Grèce. Depuis la fermeture successive des frontières européennes et surtout de la route des Balkans, les migrants désespérés et angoissés se laissent facilement berner. Malheureusement, ils ne sont pas conscients du danger auquel ils s’exposent en suivant des passeurs qui travaillent généralement pour le compte de très puissants réseaux mafieux.

D’ailleurs, au printemps 2015, plusieurs centaines de migrants ont été kidnappés alors qu’ils empruntaient la route de Vaksince (Macédoine) pour rejoindre la Serbie. Quelques sources albanaises ont ensuite reporté leur libération en échange de lourdes rançons. En tout cas, la police macédoine a annoncé le démantèlement du réseau responsable, mené par un Afghan surnommé Ali Baba, quelques mois plus tard.

Bien que cet événement soit passé sous silence, il prouve que cette route regorge de mafieux qui attendent sagement que la nuit tombe pour saisir sa proie. « Les migrants sont une proie facile pour les trafiquants, ils ont très peur de la police et se méfient même de nous. Surtout, la population est beaucoup moins disposée qu’il y a quelques mois à les aider, car les médias macédoniens les présentent désormais comme une menace pour la stabilité du pays » regrette Jasmin Rexhepi, le président de l’association qui soutient les réfugiés Legis.

 

Un réseau de passeurs démantelé en Italie

Mais les passeurs n’opèrent pas tout simplement du côté de la Grèce. En effet, ils sont aussi très actifs du côté de l’Italie : deuxième porte d’entrée des migrants pour l’Europe. A peine débarqué sur les côtes de la péninsule, les migrants sont rapidement abordés par des hommes qui leur promettent un passage vers l’endroit de leur rêve.

Malheureusement, dans la majorité des cas, la situation reste la même qu’en Grèce. Les migrants sont extorqués du peu qu’ils ont, ils sont ensuite séquestrés en Catane, dans l’Est de la Sicile, jusqu’à ce que des proches paient une lourde rançon afin de les libérer. Ce n’est qu’après paiement confirmé que leur voyage vers la destination désirée ne poursuive.

Depuis octobre dernier, des enquêtes sur ce fléau ont été ouvertes en Italie. Le mercredi 11 mai dernier, les autorités italiennes ont annoncé le démantèlement d’un réseau de passeurs comprenant treize somaliens. Tout au long de cette opération, plusieurs somaliens retenus en otage ont été libérés, selon le communiqué publié par la police italienne.

En tout cas, la lutte contre les passeurs est un élément primordial pour gérer cette crise migratoire. D’une part, elle assure la sécurité des migrants et empêche les entrées illégales de l’autre. Raison pour laquelle, Europol l’a inséré en tête de liste parmi ses priorités. Durant l’année passée, l’organisme souligne que les différentes exploitations des migrants ont généré un profit de trois et six milliards d’euros aux passeurs.