Lutte contre la corruption : un combat mondial

La corruption est un fléau qui ne fait qu’accroitre les inégalités. Pourtant, aucun pays n’y échappe d’où l’organisation d’un sommet de lutte contre la corruption à Londres pour tenter de trouver des solutions au niveau international.

 

Nouvelle dimension pour la lutte

Le jeudi 12 mai dernier, une cinquantaine de pays ont rejoint Londres afin de trouver des mesures adéquates pour lutter contre la corruption. Un sommet, de deux jours, particulièrement ambitieux avec comme ultime but : « Traquer la corruption où qu’elle se trouve, poursuivre et sanctionner les personnes qui la commettent, la facilitent ou en sont complices ».

La corruption est un phénomène qui existe depuis déjà plusieurs générations mais elle passe souvent sous-silence. Par contre, l’affaire « Panama Papers », qui a choqué le grand public, a relancé le débat et plus particulièrement sur les transferts illégaux à l’échelle mondiale qui se cachent derrière les sociétés offshores.

Pourtant, ce fléau ne fait qu’appauvrir davantage ceux qui sont déjà pauvres et creuse, par la même occasion, les inégalités. D’ailleurs, selon le Fonds Monétaire international (FMI), « la corruption engloutit chaque année 2% de la richesse mondiale». 2% semble non significative et pourtant, la totalité des pots-de-vins versés par-ci et par-là dans les différents pays s’élève entre 1.500 à 2.000 milliards de dollars par an. Et avec une telle somme, plusieurs pays en développement pourraient améliorer leur accès en eau potable, redynamiser leur production agricole, acheter des vaccins…

 

Des promesses…

Pour cette première journée, tous les pays participants ont successivement avancé les différentes mesures qu’ils vont prendre en gage de leur contribution dans cette lutte. Des discours salués par les ONG œuvrant pour l’anti-corruption et particulièrement l’ONG Transparency International.

Ainsi, c’est le pays hôte : le Royaume-Uni, qui ouvre les promesses en annonçant que « les entreprises étrangères qui possèdent ou veulent acheter un bien au Royaume-Uni devront désormais révéler le nom du véritable propriétaire ». Il est à noter que le pays a été longtemps pointé du doigt à cause d’un manque de transparence au niveau de ses propres paradis fiscaux. De plus, la crédibilité de David Cameron a dirigé ce sommet a été particulièrement critiquée puisque le Premier Ministre britannique faisait partie du scandale du « Panama Papers ».

En tout cas, cette initiative britannique a tout de suite séduit cinq pays dont l’Afghanistan, le Kenya, le Nigeria, les Pays-Bas et la France. D’ailleurs, la France se montre plus ambitieuse et évoque même la mise en place de ce même registre pour les « trusts ». Par ailleurs, l’hexagone, l’Afghanistan, l’Italie, les Etats-Unis ainsi que neuf autres pays soutiennent le renforcement des études de chaque dossier avant l’attribution des marchés publics en insérant de nouveaux critères au profil exigé. Enfin, l’Australie et le Nigéria ont rejoint 19 autres pays pour promettre l’amélioration de la transparence des transactions liées aux achats de pétrole, de gaz et dans le secteur minier.

Quoi qu’il en soit, tout cela reste encore de belles promesses, il faut maintenant vérifier si chaque pays va réellement les mettre en application…