Le cauchemar est loin d’être terminé pour les Somaliens

Les Somaliens sont à court d’options pour au moins conserver leur dignité. Ceux qui ont quitté le pays à cause des guerres et de la sécheresse devront rebrousser chemin car le Kenya a décidé de ne plus accueillir de réfugiés somaliens.

 

La sécheresse persiste en Somalie

Comme dans les autres pays de la Corne de l’Afrique, la sécheresse est un phénomène récurrent en Somalie. Toutefois, elle est devenue plus persistante ces dernières années et ses effets sont plus dévastateurs à cause d’El Niño. Malgré l’arrivée de la pluie, la situation reste critique. Le coordonnateur de l’aide humanitaire pour la Somalie, Peter Clercq, a pu évaluer l’étendue des dommages et le niveau de la réponse lors de ses récentes visites dans les régions de Puntland et Somaliland.

La sécheresse porte atteinte parallèlement aux moyens de subsistance et à la vie. Environ 385 000 personnes sont victimes d’insécurité alimentaire aigüe dans ces deux régions et sans aide humanitaire urgente, 1,3 million d’autres risquent de le devenir. Dans certaines zones, 60 à 80 % du bétail sont morts alors que l’élevage reflète un statut social et constitue une source de revenu et de nourriture pour les Somaliens.

 

Les Somaliens, entre le marteau et l’enclume

Le Kenya qui fait partie des pays qui reçoivent le plus de réfugiés projette de fermer tous les camps installés sur son territoire, commençant par Dadaab qui n’est autre que le plus grand refuge de migrants au monde. Plus de 328 000 Somaliens de ce camp de 344 000 personnes seront donc rapatriés dans leur pays où la situation ne s’est pas améliorée.

Le Kenya a pris cette décision car les camps constituent d’énormes charges pour l’Etat, mais également parce que les autorités les soupçonnent d’abriter des Shebabs. Pourtant, la majorité des migrants somaliens au Kenya ont fui la guerre entre les militaires et ces islamistes radicaux. Cette nouvelle est reçue amèrement par les réfugiés, vu que les miliciens n’ont pas totalement quitté la Somalie et que la sécheresse continue de ravager le pays. Dans ces camps au moins, les enfants sont scolarisés.

Mercredi, Peter Clercq, le coordinateur de l’aide humanitaire pour le pays,  a appelé à une action urgente pour que la situation en Somalie n’empire pas : « si nous pouvons vacciner le bétail et fournir de l’argent et de l’aide aux éleveurs dès à présent, nous aurons la possibilité d’atténuer l’impact de la sécheresse actuelle ». L’appel de fonds de 105 millions de dollars qu’il a lancé pour faire face à la sécheresse a déjà incité les partenaires humanitaires à intensifier leur participation depuis le mois de mars.