Réfugiés : l’hébergement en urgence

L’accueil des réfugiés continue à préoccuper l’hexagone et principalement la question de l’hébergement. Pour gérer au mieux cette situation, l’Etat veut améliorer ses centres d’accueil et inciter les particuliers à héberger les réfugiés.

 

3.000 places supplémentaires pour les réfugiés

En France, les structures d’accueil des réfugiés sont débordées. Pour comprendre l’ampleur de cette situation, Alban de Montigny, journaliste de La Croix a mené une enquête auprès de France Terre d’Asile. Chaque jour, plusieurs centaines de migrants dorment devant les locaux de l’association « pour être aux premières heures du jour dans la queue des demandeurs d’asile » raconte-t-il. Interviewé par le journaliste, Pierre Claude, directeur de la plate-forme d’accueil des demandeurs d’asile de Paris a expliqué : « Quand on ouvre le matin, il y a entre 150 et 300 personnes, mais on ne peut en recevoir que 60 par jour ». « La demande augmente mais notre capacité à accueillir, elle, n’augmente pas » regrette-t-il.

Contraint de réagir, l’Etat passe la question de l’hébergement des réfugiés en mode urgence soulève Le Monde. En effet, Emmanuelle Cosse, ministre du logement et de l’habitat durable, a annoncé l’ouverture de 3.000 places supplémentaires pour les réfugiés avant la fin septembre. Pour ce faire, cinquante nouvelles structures viendront donc compléter les 147 déjà existantes explique le quotidien. Depuis le 29 juin dernier, rappelle-t-il, les préfets ont reçu l’ordre de « recenser les lieux possibles » avec la consigne que chaque structure doit au moins proposer cinquante places avec un coût maximum de 25 euros par jour et par personne.

Par ailleurs, L’express révèle qu’un centre d’accueil pour mineurs isolés devrait aussi ouvrir ses portes d’ici septembre. Une annonce qui doit soulager France Terre d’Asile qui a signalé récemment la présence de 300 à 400 mineurs étrangers en Ile-de-France soulève le quotidien.

 

Hébergement citoyen

En plus de ces 3.000 places supplémentaires, Cosse a aussi lancé un appel incitant les particuliers à héberger des réfugiés. Interviewée par Libération, la ministre a déclaré qu’il s’agit de donner « un accueil de qualité à un réfugié ». En effet, « accueillir une personne chez soi, ce n’est pas rien : il faut pouvoir fournir une vraie chambre à chaque réfugiés, les accueillir pour un minimum de trois mois… » a-t-elle expliqué. L’ultime condition, a-t-elle précisé, est l’obtention du statut de réfugié par la personne qui cherche un hébergement.

Mais dans ce système, les associations tiennent un rôle important soulève Le Point. En effet, elles vont identifier les réfugiés qui pourraient être intéressés par ce type d’hébergement, étudier les propositions d’accueil, mettre en relation le réfugié et ses hôtes et effectuer un suivi social des personnes hébergées. Et pour les accompagner dans ce processus, l’Etat leur offre jusqu’à 1.500 euros par personne et par an ajoute l’hebdo. Néanmoins, elles doivent s’engager à accompagner au moins 50 réfugiés souligne Le Point. Pour y participer, les associations devront déposer leurs dossiers avant le 20 septembre prochain informe BFMTV. Ce qui va permettre le lancement du projet dès le 1er octobre a-t-il expliqué.

« Mais aussi méritante soit-elle, cette initiative de la ministre n’est pas nouvelle » souligne L’Obs. L’hebdomadaire rappelle ainsi le projet CALM « Comme à la maison« , lancé l’association Singa en 2015. Même principe : des particuliers hébergent un demande d’asile. Il rappelle aussi l’existence de Welcome  lancé par le Service jésuite des réfugiés (SJR).  Il s’agit d’un dispositif qui propose un hébergement de l’exilé la veille d’un rendez-vous administratif chez des familles qui habitent près des préfectures. Mais principale différence avec la proposition de Cosse, soulève l’hebdo, c’est que « les associations ne conditionnent pas leur aide à l’obtention d’un statut de réfugié« .