Soudan du Sud : l’ONU autorise le déploiement de 4000 casques bleus

Sous pression face à l’urgence de la situation au Soudan du Sud, le conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU) a voté vendredi pour la création d’une force de protection régionale de 4000 soldats. La Chine qui s’est abstenu de voter appelle à ce que le pays concerné soit consulté avant une prise de décision. Justement, Juba s’oppose à ce projet.

 

4000 casques bleus supplémentaires au Soudan du Sud

La situation politique, sécuritaire et humanitaire se dégrade de jour en jour au Soudan du Sud. Le climat n’est toujours pas calme après les violents affrontements du 7 juillet dans la capitale entre les forces loyales au président Salva Kirr et les anciens rebelles fidèles au vice-président Riek Machar. Sous pression, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté par 11 voix le projet de résolution visant à renouveler le mandat de la MINUSS jusqu’au 15 décembre 2016 et à déployer 4000 soldats supplémentaires à Juba.

Avec cette résolution de l’ONU, l’effectif de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) passera de 12 000 à 16 000 soldats. Ils devront assurer la paix et la libre circulation à Juba et aux alentours. Zeid Ra’ad Al Hussein, Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, avait dénoncé la semaine dernière des meurtres, viols, pillages et destruction de biens. Pour sa part, Stephen O’Brien, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires avait condamné les violences à l’encontre des civils et des travailleurs humanitaires. Les casques bleus sont accusés d’avoir fermé les yeux sur ces crimes.

Le Soudan du Sud s’oppose à l’envoi de soldats supplémentaires

L’Egypte, la Russie, le Venezuela et la Chine se sont abstenus de voter cette résolution de l’ONU. La Chine estime qu’il serait plus judicieux de consulter le Soudan du Sud avant de prendre une décision. Le consentement du gouvernement garantit l’application de l’accord de paix entre toutes les parties, selon Liu Jieyi, ambassadeur de Chine.

Les inquiétudes de la Chine sont justifiées car le gouvernement du Soudan du Sud s’est opposé à ce déploiement de soldats. « Le projet de résolution porte gravement atteinte à la souveraineté du Soudan du Sud », déclare-t-il dans un communiqué, le 8 août. La proximité du quartier général avec l’aéroport de Juba et le mandat de la MINUSS qui « inclut, mais n’est pas limité à la protection des civils » sont remis en cause. Ces mesures feraient du Soudan du Sud un protectorat, d’après Michael Kuei, porte-parole du gouvernement.

En cas de blocage du gouvernement sud-soudanais, le projet de résolution prévoit un embargo sur les armes contre le pays. Si l’Ouganda a refusé de participer à la force régionale, les principaux contributeurs seront le Kenya, l’Ethiopie et le Rwanda.