Toutes les aides humanitaires en Syrie effectuées par les Nations Unies et la Croix Rouge syrienne ont été interrompues le mardi 20 septembre jusqu’à nouvel ordre. Cette décision a été motivée par les attaques aériennes qui ont frappé la veille 18 camions chargés d’acheminer des aides humanitaires vers la province d’Alep.
Les assistances seront suspendues
Ce lundi 19 septembre à Syrie dans la province d’Alep, une grande partie du convoi humanitaire formé par 31 camions a été anéantie par des bombes de provenance aérienne. Appartenant aux agences onusiennes et au Croissant Rouge syrien, ces véhicules ont eu pour tâche d’apporter des produits vitaux pour les syriens coincés à Orum al-Koubra. Empêchés par lesdites violences, les humanitaires ont dû abandonner 78 000 civils syriens se trouvant dans des situations très délicates puisque privés d’assistance humanitaire. De surcroît, au moins 20 civils y ont laissé leur vie dont 12 employés du Croissant Rouge syrien.
Face à cet événement, l’ONU et le croissant rouge ont pris une mesure de sécurité immédiate en décidant d’arrêter provisoirement la distribution des aides.« Tous les convois sont suspendus en attendant une nouvelle évaluation de la situation sécuritaire en Syrie », a déclaré à Genève Jens Laerke, porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU. Ces deux entités refusent donc de mettre en danger la vie d’autres employés car on constate que dans cette guerre en Syrie, le principe de garantie de sécurité pour les travailleurs humanitaires n’est pas respecté. Révolté, Abdulrahman Attark, un haut responsable de la Croix Rouge syrienne a déclaré qu’il est «totalement inacceptable que notre personnel et les volontaires continuent de payer un prix élevé en raison de la poursuite des combats. »
Damas et Moscou pointés du doigt
Cet acte impitoyable étant classé « crime de guerre », toutes les parties de la guerre ne demandent qu’à découvrir le responsable. A l’heure actuelle, ni l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme (OSDH) ni aucune autre organisation n’est en mesure de déclarer précisément l’auteur de ce crime. L’OSDH explique toutefois que «le régime syrien aurait été incapable d’organiser un tel raid en moins de deux heures » et « qu’aucun groupe rebelle syrien ne dispose de force aérienne ».
Dans tout ce trouble, les services de renseignements américains ont établi la présence de deux avions russes dans le secteur frappé au moment du drame, ce qui a emmené Washington à accuser Moscou. La déclaration de Riad Hijab met la Russie davantage en mauvaise posture. Ce haut responsable de l’opposition syrienne a effectivement affirmé qu’il possède des « informations sûres » concernant les bombardements et a accusé ainsi ouvertement Damas et Moscou. Il a également signalé « la faiblesse totale » de la communauté internationale ainsi que « l’absence de crédibilité » des efforts diplomatiques destinés à restaurer la trêve en Syrie.
De son côté, la Russie se défend comme elle peut. Leur ministre de la défense a démenti les accusations et le Kremlin a annoncé que l’armée russe mène une enquête sur des informations concernant le bombardement de ce convoi humanitaire.