Les sommets sur les réfugiés s’enchaînent

Le sommet des chefs d’Etats sur les réfugiés organisé par les Etats-Unis a été plus fructueux que celui de l’ONU. Si les 193 pays membres des Nations Unies n’ont pas pris des engagements concrets lors du sommet de l’ONU, 50 pays se sont engagés sur l’accueil de 360 000 réfugiés à l’issue de la conférence des chefs d’Etats.

 

Un sommet migratoire manqué

L’ONU a accueilli le 19 septembre un sommet sur les réfugiés et les déplacés. Les ONG ont constaté à l’issue de ce sommet que les Etats se disent prêts à améliorer le sort des réfugiés, mais ont du mal à joindre les actes à la parole. Selon les ONG, le sort des 65 millions de déplacés dans le monde a été éclipsé par la crise syrienne et le manque de volonté politique des pays. La discussion autour d’un pacte mondial sur les réfugiés devait être le point d’orgue de ce sommet de l’ONU mais elle a été renvoyée en 2018.

La déclaration politique adoptée par les participants à ce sommet cite des propositions pour assurer « les droits fondamentaux de tous les réfugiés et les migrants ». Toutefois, ces déclarations ne sont pas concrètes. « Il aurait fallu faire plus. Il aurait surtout fallu engager les Etats sur des décisions contraignantes. On n’y est pas. Mais on va essayer de rester un peu optimistes, et dire qu’il reste deux ans malgré tout pour que les Etats membres réalisent l’ampleur de ce qui se passe et considèrent la migration sous un angle non pas gestionnaire, mais un angle humain », a déclaré la docteur Françoise Sivignon, directrice de l’association Médecins du monde. Pour sa part, Philippe Bolopion de HRW a déploré que « la crise est historique, mais la réponse pour l’instant ne l’est pas ». Pour Winnie Byanyima, directrice générale de l’ONG Oxfam : « les gouvernements n’ont répondu qu’à moitié. Nous ne pouvons pas l’accepter. Les pays riches doivent faire davantage pour accueillir, protéger et soutenir les réfugiés ».

   

Plus d’engagements lors du sommet des chefs d’Etats

A l’initiative des Etats-Unis, une conférence des pays donateurs a été organisée en marge du sommet de l’ONU sur les réfugiés. D’après la déclaration du président américain Barack Obama mardi, une cinquantaine de pays se sont engagés à accueillir 360 000 réfugiés sur l’année 2017. Les engagements financiers ont également été mis à jour, une hausse de 4,5 milliards de dollars par rapport à 2015. Une partie de cette somme sera notamment consacrée à la scolarisation d’un million de réfugiés et à l’insertion professionnelle d’un million d’autres. Par ailleurs, sept pays dont la France ont fait la promesse de réinstaller ou d’accueillir au moins dix fois plus de réfugiés qu’en 2015.

Lors de son discours d’ouverture, Barack Obama a salué certains pays comme l’Allemagne et le Canada pour leurs efforts face à la migration causée par la guerre en Syrie. « Ensemble, nos pays vont doubler le nombre de réfugiés que nous accueillons dans nos pays en le faisant passer à 360 000 cette année. Les réfugiés, dont la plupart sont des femmes et des enfants, fuient la guerre et le terrorisme. Ce sont des victimes », a déclaré le président Obama.

Le président Obama a de nouveau appelé à une plus forte contribution des pays riches lors de cette conférence des chefs d’Etats, « même quand c’est difficile d’un point de vue politique ». Sur un total de 65 millions de déplacés dans le monde, 21 millions sont des réfugiés. Si plus de la moitié de ces derniers vivent au Liban, au Kenya, au Pakistan, en Jordanie, en Iran, en Ethiopie et en Ouganda, seuls 14 % sont accueillis par les pays riches.