Réfugiés : des êtres humains en quête d’un refuge

Depuis l’année dernière, l’attention est surtout tournée vers la crise migratoire qui touchait l’Europe. Le reste du monde a ainsi oublié que les pays qui souffrent le plus de cette situation se trouvent ailleurs : en Afrique.  

 

Une crise qui irrite les européens

La crise migratoire a été le sujet phare des médias internationaux depuis l’année dernière. A l’unanimité, tous confirmaient qu’il s’agit de la plus importante crise migratoire depuis la Seconde mondiale. Pour cause, la barre d’un million d’entrées a été franchie vers le mois de décembre 2015 en Europe. L’année comptabilisait donc l’arrivée de 1.005.504 migrants sur le territoire européen dont 3% étaient entrés par terre et 97% par mer.

L’attention se tournait ainsi autour des pays européens qui peinaient à accueillir ces migrants sur leur territoire. Malgré la bonne volonté de certains d’entre eux comme l’Allemagne, ils ont été rapidement dépassés par l’afflux croissant et ont décidé d’imposer des mesures restrictives au niveau de leurs frontières dont une sélection stricte des entrées jusqu’à la fermeture même des frontières.

L’UE finit même par conclure un accord avec Ankara pour gérer au mieux les entrées de migrants sur son territoire. Entré en vigueur à partir du 18 mars dernier, l’accord stipulait le renvoi des migrants ayant débarqués en Grèce à compter du 20 mars vers la Turquie. L’application de cet accord a certes diminué les entrées mais, à contrepartie, augmenté le nombre de décès en mer puisque les passeurs n’hésitent pas à opter pour des itinéraires dangereux pour contourner cet accord. Ainsi, 2.809 migrants ont perdu leur vie lors d’une traversée en mer Méditerranée depuis le début de cette année, soit un millier de plus par rapport à 2015.

 

Et les africains dans tout ça ?

Au milieu de ce drame, on oublie celui des africains. En effet, seule l’Europe est au centre des projecteurs alors que les pays africains, beaucoup plus proches géographiquement parlant des pays d’origine de ces migrants, sont les premières victimes de cette crise migratoire. Le 20 juin dernier, à l’occasion de la journée internationale des réfugiés, le Haut-Commissariat a publié les chiffres concernant les réfugiés et les déplacés dans le monde. En 2015, 65,3 millions de personnes ont dû quitter leur foyer dont 21,3 millions sont des réfugiés et le reste sont des déplacés. Parmi eux, 4,41 millions de personnes ont trouvé refuge dans les pays de l’Afrique Subsaharienne dont l’Ethiopie, le Soudan, la Somalie, le Kenya, l’Ouganda, la RDC et le Tchad.

L’Afrique devient ainsi le premier continent d’accueil des réfugiés. Mais contrairement aux pays européens, les pays africains sont pauvres et ils ne font qu’aggraver leur pauvreté en accueillant autant de personnes dans leur territoire. Pourtant, ils n’ont pas le choix puisque les conflits se sont multipliés ces dernières années dans plusieurs pays comme le Burundi ou encore le Soudan du Sud. Certes, la majorité des camps sont administrés par le HCR appuyé par des ONG mais ils ne sont pas suffisants face à l’accrue des arrivées. Raison pour laquelle, les réfugiés et les déplacés vivent souvent dans des conditions déplorables.

Et contrairement aux camps européens, ceux de l’Afrique sont installés pour du long terme. Et le camp de Dadaab, au Kenya, le démontre bien. Ce camp existe depuis maintenant plus de vingt-cinq ans et abrite près de 350.000 réfugiés originaires de la Somalie principalement. Mais la situation risque de changer puisque le gouvernement kenyan a récemment déclaré la fermeture prochaine de ce camp. Et bien que ce soit dramatique, on ne peut tout de même blâmer cette décision. En effet, le pays n’obtient pas un soutien financier et les réfugiés ne font que l’appauvrir davantage. Et c’est bien cela le problème, aucun des pays africains qui accueillent les réfugiés et les déplacés ne reçoivent un soutien financier régulier et pourtant, ils ont en besoin. Et si l’Europe ne veut pas recevoir des réfugiés, elle devrait aider ces pays en détresse et pourquoi ne pas aider les pays en conflits à rétablir la paix ?