Un an après, Burundi s’enfonce dans la crise

Cela fait exactement un an en ce jour que le Burundi est entré dans une crise sanglante. Actuellement, la situation ne s’est toujours pas améliorée et la population est plus que jamais en détresse.

 

Retour sur un an de guerre

Un an plus tôt, le Burundi plongeait dans une crise politique sanglante. Tout commence à l’annonce de Pierre Nkurunziza de son intention de se présenter à la présidentielle. Une décision qui a été vivement critiquée notamment par la société civile et l’opposition qui estiment que ce troisième mandat va à l’encontre de la loi constitutionnelle en vigueur au pays.

Pour dénoncer cette violation, des milliers de burundais sont alors descendues dans les rues de Bujumbura, la capitale du pays le 26 avril 2015. Mais rapidement, les forces gouvernementales sont passées à l’offensive et ont entamé des répressions sanglantes. Cinq burundais ont ainsi perdu leur vie, dont un jeune étudiant de 17 ans, Jean Nepomuscène Komezamahoro (Népo). Tué par balle à bout portant par un policier alors qu’il se mettait à genoux avec les bras en l’air, son nom est maintenant ancré dans l’histoire burundaise et il représente le symbole même de cette manifestation.

Depuis, le sang continue de couler à Burundi et plusieurs cas de violation des droits de l’homme, commises essentiellement par les autorités gouvernementales, ont été enregistrés : exécution, arrestations illégales, meurtres, tortures, viols de masse… En tout, 500 personnes ont été tuées, 3.400 sont détenues illégalement, 800 personnes sont toujours portées disparues et 270.000 autres ont décidé de fuir le pays. Malheureusement, ces « crimes contre l’humanité » restent impunis. Raison pour laquelle, Nkurunziza est toujours au pouvoir et la répression continue à terroriser la population.

 

L’ouverture d’une enquête internationale

Néanmoins, la Cour Pénale Internationale (CPI) a annoncé, le lundi 25 avril, l’ouverture d’une enquête préliminaire sur tous ces crimes. Ainsi, Fatou Bensouda, la procureure de la CPI, a expliqué que cette enquête servira de « base raisonnable » et que « les personnes qui commettraient des crimes en relevant de la compétence de la CPI pourraient être tenues responsables à titres individuel ». De son côté, le gouvernement burundais continue à nier l’implication de ses éléments dans ces crimes  et affirme même que l’Etat vit dans la paix et la sécurité.

D’ailleurs, cette attitude adoptée par le gouvernement a été particulièrement critiquée par le Human Rights Watch. Pour l’organisme de défense des droits de l’homme, « le gouvernement passe sous silence les abus des forces étatiques ». Ainsi, plusieurs rapports d’enquêtes sont restés confidentiels et ceux qui ont été rendus publics minimisent ou nient tout acte d’abus ou de crimes. Par manque de transparence, les cas sur lesquels des enquêtes ont été menées n’ont pas menées à de réelles sanctions contre les responsables.

En attendant les résultats de ces enquêtes, le Burundi s’enfonce encore plus dans la violence. Hier, le lundi 25 avril, le pays a de nouveau été secoué en apprenant le meurtre du général Athanase Kararuza et sa famille à Bujumbura. Cet officier qui a été l’ancien conseiller militaire du vice-président et ex-commandant en second des forces de maintien de la paix déployées en Centrafrique a été abattu par balles alors qu’il déposait sa fille à l’école. Cette dernière a été grièvement blessée et succombe dès son arrivée à l’école. La femme de l’officier aussi a perdu sa vie puisqu’elle se trouvait, à ce moment-là, dans la voiture à quelques pas de son mari et de sa fille.