Lutte contre le paludisme : l’Afrique a la solution en main

Pour certaines zones du monde, le paludisme reste une menace quotidienne. Une lueur d’espoir apparaît aujourd’hui avec une initiative africaine, utilisant comme solution le savon, un produit simple et facilement accessible pour lutter contre cette maladie infectieuse.

 

Les avancées et les limites en matière de lutte

Depuis une dizaine d’années, la lutte contre le paludisme a connu des avancées considérables. La distribution massive de moustiquaires imprégnées et la pulvérisation intradomicilaire d’insecticide ont contribué à réduire le nombre de cas de 60 %. Ces avancées ont été possibles grâce à l’intervention d’organismes comme le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Effectivement, ce dernier a baissé le prix de la moustiquaire de 30 %.

Malgré ces améliorations, les statistiques de l’année 2015 restent alarmantes. L’année  dernière, 3,2 milliards de personnes ont été exposées au risque de transmission du paludisme et 438 000 décès ont été enregistrés. Les enfants et les femmes étant les plus vulnérables. Il faut admettre que les solutions utilisées jusqu’ici ont leurs limites. La pulvérisation d’insecticide reste très couteuse pour les populations des zones les plus touchées et ses effets sur la santé ne sont pas rassurants. Les moustiquaires sont plus accessibles mais elles ne sont accessibles que pour 50 % de la population des zones à risques, soit une modique augmentation de 3 % depuis 2004. Outre ce problème, elles ne sont utilisées qu’au lit, les personnes restent donc vulnérables le jour et à l’extérieur.

 

« Faso soap » : une lueur d’espoir

Dans le but d’augmenter le temps de protection contre les moustiques, l’ingénieur burundais, Niyondiko, a créé un savon anti-moustique qui empêche la transmission de la maladie jusqu’à six heures après son utilisation. Lui-même atteint du paludisme, le Burundais a voulu proposer une solution simple, efficace et accessible à tous et à tout moment.

Le « Faso soap » qui est le premier projet africain à gagner le Global Social Venture Competition de l’Université de Berkeley se réalisera en partenariat avec des grands fabricants et distributeurs de savon. Le projet ambitionne d’atteindre 183 millions de personnes de l’Afrique subsaharienne où les cas de paludisme atteignent 89 % et les décès 91 %. Une campagne intitulée « 100.000 vies » a déjà été lancée pour sauver 100 000 personnes d’ici 2018. Le financement participatif permettra de réunir les 100 000 euros nécessaires à la réalisation de cette campagne.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a réservé la journée du 25 avril à la lutte contre le paludisme, une occasion de revenir sur les problématiques de cette pandémie qui sont encore d’actualité et la diffusion des solutions les plus efficaces. Le « Faso soap » est une solution née d’une initiative locale, simple, efficace et accessible à tous.