Grèce : des migrants en colère mettent le feu au camp de l’île de Lesbos

Dans la nuit du lundi 19 septembre 2016, un incendie volontaire a réduit en cendre le campement des réfugiés sur l’île de Lesbos, en Grèce. Huit personnes ont été interpellées par la police.

Un campement réduit en cendres

Les migrants sont déjà en colère et anxieux à cause des conditions de vie précaires et insalubres dans lesquelles ils vivent. La rumeur qui a circulé au sein du campement, disant qu’ils allaient être rapatriés en Turquie comme le prévoit l’accord UE-Turquie signé le 20 mars dernier, est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

Les réfugiés se sont rebellés et ont commencé à mettre le feu au camp. Cependant, cet incendie n’a fait aucun blessé mais presque 60% du camp de Moria a été réduit en cendre dont une cinquantaine de tentes, des containers, et trois logement préfabriqués. Complètement paniqués, 3000 à 4000 migrants ont fui dans la nuit du lundi. Nombre d’entre eux se sont éparpillés jusqu’à Mytilène, à 13 km de l’île. Pour ceux qui sont restés, environ 150 mineurs ont été évacués vers un autre campement réservé aux enfants.

De nationalité différente, en tout, 9 migrants dont des afghans, des irakiens, un sénégalais, un syrien et un camerounais ont été soupçonnés d’être à l’origine du feu et arrêtés par la police.

Surpopulation : la tension monte

Sur l’ensemble de l’île, on comptait ce lundi, plus de  13 536 personnes pour seulement 7 450 places. Et selon les statistiques révélées par le gouvernement, il y a 60.000 migrants et réfugiés sur toute la Grèce. Une surcharge qui est en fait due aux nombres de migrants qui sont bloqués là depuis l’entrée en vigueur de l’accord UE-Turquie prévoyant le retour systématique en Turquie des migrants. Roland Schöenbauer, un représentant du HCR en Grèce, affirme qu’ « il n’est pas surprenant que la situation ait dégénéré à Moria »

A plusieurs reprises, les groupes de Défense des Droits de l’Homme ont blâmé les conditions de vie dans les camps de migrants grecs. Surtout leur surpopulation et les conditions sanitaires malsaines.

Pour atténuer le problème, selon l’annonce dans les médias par Thodoris Dritsas, Ministre de la marine marchande, « un bateau sera envoyé prochainement à Lesbos pour héberger un millier de personnes ». A environ 20 km d’Athènes, un ancien camp de rétention déjà réaménagé doit ouvrir pour héberger 160 familles candidates au retour dans leurs pays d’origine.

Roland Schöenbauer, quant à lui,  lance un appel pour un transfert rapide d’une partie des 13 619 migrants bloqués sur les îles.

Aux dernières nouvelles, selon l’Agence de presse grecque ANA, les migrants ont progressivement réintégré le campement à Lesbos. Le calme semble revenu mais la situation reste encore instable. Et La police est sur place pour rassurer et calmer la population.