La protection sociale contribue à lutter contre la faim dans le monde

Le monde produit assez de nourriture pour nourrir toute sa population. Alors pourquoi l’éradication de la faim d’ici 2030 reste-t-il un énorme défi ? Pour la Banque mondiale, la faim est fortement liée à la pauvreté. Vu que près des quatre cinquièmes des pauvres dans le monde vivent en milieu rural, l’augmentation des revenus ruraux durables est la solution efficace. 0,3 % du revenu mondial serrait suffisant pour aider les pays en difficultés et éradiquer la faim dans le monde.

 

Briser le cycle de la faim et de la pauvreté

La protection sociale assure la satisfaction des besoins alimentaires des bénéficiaires et leur permet même d’investir dans leur propre bien-être et d’autres capacités de production. Grâce à l’augmentation durable des revenus, ces bénéficiaires peuvent augmenter de nouveau leurs investissements productifs personnels, le cercle vicieux de la pauvreté et de la faim est alors rompu. Ce n’est pas une mince à faire, considérant le taux élevés de chômage et de sous-emploi dans les pays en développement. Le recul des revenus ruraux risque même de s’aggraver avec les tendances économiques actuelles, dont les prix des matières premières ou l’austérité budgétaire.

Les gouvernements ont les clés en main, ils ont également des investissements à faire. L’objectif est de faire en sorte que les pauvres puissent aussi investir sur eux-mêmes. Pour cela, il faut adopter une protection sociale efficace et multiplier les investissements en faveur des pauvres. Le Fonds international de développement agricole (FIDA) et le Programme alimentaire mondial (PAM) estiment que ces investissements ne représentent que 0,3 %  du revenu mondial de 2014 et que seuls les pays à faibles revenus ont besoin d’une assistance budgétaire et d’une assistance technique de la part des pays riche.

La lutte contre la faim manque de financement

La lutte contre la sous-nutrition est l’oubliée de la lutte contre la faim dans le monde, moins d’1 % de l’aide publique au développement (APD) mondiale lui est consacrée alors que la sous-nutrition cause 45 % des décès d’enfants de moins de 5 ans. La Banque mondiale et Results for Development déplorent aussi le fait que les interventions nutritionnelles ne représentent qu’1 % du budget santé des pays touchés par la sous-nutrition.

Chaque jour, 8000 enfants de moins de 5 ans décèdent de la sous-nutrition. Cette dernière constitue aussi un déficit de 11 % du PIB annuel des pays touchés, dont l’Inde, l’Indonésie et le Pakistan. L’interrelation entre la sous-nutrition et le développement cérébrale participe au cycle de la pauvreté et de la faim. En effet, Elle affecte la scolarisation des enfants, la productivité des adultes et l’égalité des genres.

« Un milliard de personnes dans 146 pays à revenus faibles ou intermédiaires reçoivent actuellement une certaine forme de protection sociale », d’après la Banque mondiale. Toutefois, 870 millions de personnes vivant dans l’extrême pauvreté n’en bénéficient pas. L’éradication de la faim dans le monde exige plus d’investissement auprès des plus démunis.