Réfugiés aux J.O. de Rio : un symbole d’espoir

Ils sont originaires de la Syrie, du Soudan du Sud et du Congo et comptent bien remporter des médailles lors des Jeux Olympiques de Rio. Sous la bannière de l’équipe olympique, ces dix réfugiés cherchent avant tout à porter « un message de paix » dans ce monde déchiré.

 

L’équipe de l’espoir

Un vaste carnaval, c’est ainsi qu’on pourrait comparer la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques à Rio, le vendredi 5 août dernier. Dans le stade mythique de Maracana, les organisateurs ont proposé pas moins de 3h30 de spectacle haut en couleur. Malgré la crise profonde qui affecte le pays, Fernando Meirelles, un réalisateur brésilien, a tenu son pari qui était d’utiliser cette cérémonie comme un « effet antidépresseur pour le Brésil ».

Mais au milieu de ce spectacle, une équipe a particulièrement attiré l’attention du public. C’est celle des réfugiés qui portaient fièrement la bannière de l’équipe olympique. Elle est composée de Rami Anis et Yusra Mardini, des nageurs syriens ; Yolande Mabika et Popole Misenga des judokas congolais ; Yonas Kinde d’un marathonien éthiopien et des athlètes originaires du Soudan du Sud : Paulo Amotun Lokoro, Yech Pur Biel, Rose Nathike Lokonyen, Anjelina Nadai Lohalith et James Nyang Chiengjiek.

Certes, ils veulent remporter des médailles mais ils cherchent surtout à transmettre « un message d’espoir à tous les réfugiés de la planète » a précisé Thomas Bach, le président du Comité international olympique. Pour le CIO, il s’agit d’une opportunité à ne pas rater pour démontrer au monde que « les réfugiés sont des êtres humains comme les autres ». Et de leurs côtés, les athlètes voient en cet événement une occasion pour faire connaitre « leurs noms, leurs visages et leurs voix aux innombrables destins emmêlés dans cette crise ».

 

Yusra Mardini, toute une icône

Dans cette équipe de réfugiés, on retrouve Yusra Mardini. Il y a quelques mois, son histoire a fait le tour du monde et en a bouleversé plus d’un. A seulement 18 ans, elle fait déjà preuve d’une détermination sans faille. En août 2015, elle a quitté la Turquie en compagnie de sa sœur Sarah pour rejoindre les îles grecques. Mais quelques minutes après le départ, le canot pneumatique qui les transportait s’est retrouvé en panne au beau milieu de la mer. Pour sauver les autres passagers, elles ont décidé de pousser le canot à la nage, pendant quatre heures, jusqu’à atteindre la rive. Une fois sur le territoire grec, elles ont emprunté la route des Balkans pour atteindre l’Allemagne où elles ont obtenu le statut de « réfugié ».

Pour ces J.O., Yusra a décidé de concourir avec le drapeau olympique plutôt que de représenter son pays. Une décision surprenante mais à laquelle elle a apporté des explications lors d’une conférence de presse. Elle a ainsi déclaré : « Je veux que tous les réfugiés soient fiers de moi. Cela montrerait que même si nous avons eu un parcours difficile, nous pouvons réussir quelque chose ». Vu son potentiel, la jeune syrienne est plus que capable de remporter des médailles mais il faut avouer que le simple fait de participer aux Jeux Olympiques est déjà une grande forme de victoire.