Accord de Paris : les 28 autorisent la ratification au nom de l’UE

Comme attendu, la ratification de l’accord de Paris sur le climat par les Etats-Unis et la Chine a accéléré le processus. Rassemblés à Bruxelles les pays membres de l’Union européenne ont autorisé, vendredi 30 septembre, la ratification de cet accord. Cela représente un pas de géant pour l’accord et pour l’UE qui a été fortement critiquée pour son retard.  

 

Ratification accélérée de l’accord de Paris

Les deux plus grands pollueurs au monde que sont les Etats-Unis et la Chine ont donné l’exemple début septembre. Ce sont donc 61 parties qui ont ratifié l’accord de Paris, équivalant à 48 % des émissions mondiales. A titre de rappel, il faut que l’accord soit ratifié par au moins 55 pays représentant au moins 55 % des émissions globales de gaz à effet de serre. L’UE, hôte de la COP 21 par le biais de la France et troisième pollueur après les Etats-Unis et la Chine, s’est paradoxalement démarquée par son retard. Cela est en partie dû au ralentissement des processus nationaux de ratification.

Pour rattraper ce retard, les 28 se sont donc réunis à Bruxelles pour « clarifier un certain nombre de points concernant les points de vue des uns et des autres », selon Ségolène Royal, ministre française de l’Environnement et présidente de la COP 21. Pour surmonter ces obstacles individuels, les pays se sont donc mis d’accord pour une ratification au nom de l’UE. « Tous les Etats membres ont donné leur feu vert à une ratification accélérée par l’UE de l’accord de Paris. Ce que certains pensaient impossible est aujourd’hui réel », a publié sur Twitter le président du Conseil européen, Donald Tusk. L’UE doit toutefois attendre l’approbation du Parlement européen avant de déposer ses instruments de ratification.

L’accord de Paris n’arrêtera pas le réchauffement climatique

Un rapport publié jeudi 29 septembre par six climatologues ayant participé aux grandes conférences internationales sur le climat révèle que l’accord de Paris est insuffisant face à l’urgence climatique. Pour ces scientifiques, les dirigeants ne devraient pas se féliciter pour l’accord de Paris. Les résultats attendus par les 190 pays ayant signé l’accord fin 2015 n’arriveront « même pas à s’approcher de l’objectif », estime Sir Robert Watson, auteur principal du rapport.

En 2015, les températures globales ont grimpé d’un degré Celsius par rapport aux niveaux préindustriels. Or, la COP21 a pour ambition de ne pas dépasser 2°C. Etant à la moitié de ce seuil, le monde n’a donc plus qu’un degré à éviter, ce qui est irréalisable étant donnée l’accélération du réchauffement climatique. Selon les chercheurs, ce degré de trop sera atteint d’ici 2050.

Robert Watson appelle donc les dirigeants mondiaux à accompagner l’accord de Paris par des cibles plus ambitieuses. De ce fait, le monde reportera le préjudice de 20 ans.

,