Actualités marquantes du 12 au 19 avril 2016

 Syrie : l’espoir de paix vole en éclat

Avec la reprise des pourparlers, on s’attendait à ce que la situation en Syrie s’améliore. Malheureusement, la violence s’est accrue et la fragile trêve est plus que jamais menacée. 

 

Des négociations sous tensions

Les pourparlers de paix sur la Syrie en Genève ont repris le mercredi 13 avril dernier. Malgré l’optimisme de Staffan de Mistura, il était évident que ces négociations frôlaient l’échec, comme ses prédécesseurs. D’ailleurs, L’opinion a partagé son pessimisme en déclarant dès le premier jour : « ce nouveau cycle de négociation semble déjà compromis ». En effet, les deux camps (le régime de Bachar Al Assad et le Haut comité des Négociations, représentant de l’opposition syrienne) s’accusaient mutuellement sur les différents cas de violation de la trêve instaurée depuis le 27 février dernier dans plusieurs zones du pays. De plus, ils n’arrivaient pas à trouver un terrain d’entente sur la question de la transition politique.

En outre, la situation sur le terrain s’est considérablement dégradée depuis le 10 avril dernier, soit trois jours avant la reprise de ces négociations. En effet, les forces du régime de Damas et une coalition de rebelles se sont livrés à des affrontements violents. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), plus de 100 combattants (des deux camps) auraient perdu leur vie entre le 10 et le 13 avril. Face à de telle violence, « la fragile trêve syrienne, négociée par les Etats-Unis et la Russie, ne semble plus exister que sur le papier » constatait La Croix.

Et la situation tellement redoutée s’est produite. Le lundi 18 avril, l’opposition a décidé de suspendre sa participation formelle aux négociations. Pour cause ? Staffan de Mistura a lancé l’idée de maintenir Bachar Al Assad au pouvoir. Pourtant, « plusieurs groupes rebelles ont reproché à l’émissaire une attitude favorable au régime syrien » rappelle RFI.

 

Des élections vivement critiquées

Parallèlement à ces négociations, le régime de Bachar Al Assad a organisé des élections législatives sur le terrain. « Des élections en trompe-l’œil » a dénoncé Le Monde en soulevant que : « Si ce vote est conforme à la Constitution, il illustre le refus par le régime de toute forme de compromis. » En effet, les bureaux de vote n’ont été disponibles que dans les zones ou les villes contrôlées par le gouvernement. En d’autres termes, les personnes habitant dans les villes tenues par les rebelles en sont donc exclues. En tout, le pouvoir contrôle environ 30% du territoire soit 60% de la population restante totale.

D’ailleurs, ce scrutin a tout de suite suscité des vives critiques. Notamment de l’opposition qui n’a pas hésité de le considérer comme « illégitime ». De son côté, le Quai d’Orsay a aussi réagi et c’est Le Figaro qui rapporte la déclaration de Romain Nadal, un des porte-paroles des Nations Unies : « Les élections en Syrie se tiennent sans vraie campagne électorale, sous l’égide d’un régime d’oppression et sans observation internationale. » Il a rappelé par la même occasion la résolution 2254 adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU en décembre qui prévoit la mise en place d’un gouvernement de transition et d’une nouvelle constitution avant d’organiser des élections.

Les résultats officiels ont été diffusés le dimanche 17 avril, et sans surprise soulève Le Monde, c’est le parti Baas, celui auquel Bachar Al Assad appartient qui a remporté la majorité des sièges.