En Colombie, la situation des enfants est particulièrement inquiétante. Entre l’insécurité et les abus, les enfants colombiens sont plus que jamais en détresse.
Le plus vieux des conflits en Amérique Latine
Depuis 1964, les forces armées du gouvernement colombien et la guérilla (les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC) et Armée de libération nationale (ELN)) se sont affrontées dans des violents combats. La Farc est la plus ancienne guérilla de la Colombie, elle est issue d’une insurrection paysanne et compte environ 7.000 combattants. L’ELN est engagée dans ce conflit depuis janvier 2014 et dispose d’au moins 1.500 combattants.
Plusieurs négociations de paix ont eu lieu depuis 2012, sous l’égide des Nations Unies mais aucune réelle solution de sortie de crise n’a été trouvée. Néanmoins, celles-ci ont conduit à un léger recul du niveau de la violence dans tout le pays. En juillet 2015, les Farc ont entamé un cessez-le-feu unilatéral tandis que les forces gouvernementales ont cessé les bombardements à leur encontre.
Et le jeudi 14 avril dernier, le gouvernement et les Fnac ont annoncé qu’ils sont sur le point de trouver un terrain d’entente en laissant ainsi entendre un éventuel accord de paix. Chaque aura jusqu’au 21 avril prochain pour se décider (date de la reprise des négociations).
Il est à noter que cette guerre qui dure depuis plus d’un demi-siècle a fait plus de 220.000 personnes, six millions de déplacés et plusieurs milliers de disparus.
Violation des droits de l’enfant
Mais comme dans toute autre conflit, les plus vulnérables : les enfants, sont les plus affectés. Selon le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (Unicef), plus de 230.000 enfants ont dû quitter leur foyer au cours de ces trois dernières années, 75 ont été tués et 180 ont été blessés. En outre, plus d’un millier d’autres enfants ont été exploités ou recrutés par des milices.
Malnutrition, abus, homicides… les enfants colombiens sont touchés par autant de fléaux au quotidien. Selon le Défenseur du Peuple, plus de 18.000 enfants auraient été victimes d’abus sexuels en Colombie durant l’année 2015 et près de 1.300 autres ont été abandonnés. En outre, l’organisme national de défense des droits de l’homme a souligné que « les droits des mineurs continuent à être violés de manière systématique ».
Mais la situation n’a pas l’air de s’améliorer pour cette nouvelle année. En effet, depuis janvier dernier, l’Institut national de médecine légale du pays a recensé 2.594 cas de violences sexuelles, 81 cas d’abandon, 142 homicides et 32 cas de suicide. En outre, 55 cas de décès liés à la malnutrition ont été enregistrés au cours de cette année dont la plupart vivaient dans les départements affectés par la famine : le Magadlena, la Guajira et le Tolima. Selon Antony Lake, le directeur exécutif de l’UNICEF en Colombie, « un enfant sur dix en Colombie souffre de dénutrition chronique ».
Face à cette situation catastrophique, Roberto De Bernardi, chef de l’Unicef en Colombie a rappelé aux parties en conflit que : « Il est crucial de faire de la protection et des intérêts des enfants une priorité. » « Aucun enfant en Colombie aujourd’hui ne sait ce que veut dire de vivre dans un pays en paix » a-t-il regretté.