Afrique de l’ouest et central : les enfants touchent le fond.

Les repas scolaires sponsorisés par le PAM dans plusieurs pays d’Afrique de l’ouest et central seront considérablement réduits cette année. Des millions d’enfants vont donc étudier le ventre vide. En prime de cela, les violences du Boko Haram ont engendré une crise humanitaire qui se dégrade. L’Afrique sombre.

 

Des enfants exposés à des risques d’insécurité alimentaire

Pour des raisons telles que la diminution des ressources, le changement des priorités des donateurs et l’évolution des mécanismes de financement dans divers pays, le PAM doit se satisfaire du budget existant bien qu’il semble loin d’être suffisant pour satisfaire le besoins des enfants en Afrique de l’Ouest et Central. Par conséquent 1,5 million d’élèves à travers le Mali, Niger, Mauritanie et Cameroun seront privés de repas scolaires. De même pour les 700 000 autres enfants éparpillés dans 11 autres pays. Le Tchad figure aussi parmi les pays les plus atteints par ce manque de financement où le programme n’a pu couvrir que 10% des besoins nécessaires ces 3 dernières années. Quant au Sénégal, les ressources disponibles ne peuvent envelopper que 20% des besoins. La Guinée sera assistée à moitié ; pareil pour la Mauritanie et le Cameroun.

Bien que d’autres financements pour le repas scolaire existent dans certains pays, le PAM a été celui qui a fourni la majorité des fonds nécessaires à ce projet. Ces repas scolaires sont en principe les seuls repas convenables et nutritifs que ces enfants avalent dans une journée. Tout cela à cause de l’insuffisance alimentaire chronique et les conflits armés qui se répandent un peu partout dans ces régions du continent.  Ce qui fait que ce rétrécissement des zones couvertes par le PAM est un coup pénible à encaisser pour ces pays. Un coup qui entrainera fort probablement la baisse considérable du taux de scolarisation et l’augmentation de la malnutrition aigüe.

Les enfants victimes de l’insurrection de Boko Haram

Outre cette insécurité alimentaire qui menace les pays d’Afrique de l’Ouest et Central, le rapport de l’ONU sur les violences de Boko Haram reflète une situation encore plus atroce. Selon les chiffres de l’UNICEF, 1,4 million d’enfants ont été déplacés en plus des 1 million autres qui sont piégés dans des zones inaccessibles. Les personnes actuellement déplacées comptent environ 2,6 millions. Ce chiffre pourra bientôt s’additionner aux 2,2 millions  de personnes qui risquent d’être piégées dans des zones contrôlées par Boko Haram, privées d’assistance humanitaire.

L’utilisation des enfants pour des attentats suicide est également l’une des cruautés subites par  les enfants africains : en cette année 2016, 38 enfants ont été utilisés dans ce genre d’attaque dans la région du Lac de Tchad. Toujours dans cette région, les enfants qui souffrent de malnutrition sont au nombre de 475 000, soit 300 000 de plus qu’au début de l’année.

Malencontreusement, l’UNICEF n’a obtenu que 13% des fonds nécessaires pour venir en aide aux familles victimes des activités de Boko Haram au Nigéria, au Niger, au Tchad et au Cameroun et appelle la communauté des donateurs à intensifier son soutien.