L’insécurité alimentaire en Afrique devient préoccupante

A cause de la sécheresse, plus de 26,5 millions d’enfants sont menacés par la malnutrition, le manque d’eau et la maladie dans l’est et le sud du continent africain, selon les estimations de l’ONG Save the Children. Face à l’insécurité alimentaire engendrée par la sécheresse et aggravée par le phénomène El Niño, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a lancé un cri d’alarme.   

 

L’insécurité alimentaire menace 40 millions de personnes

El Niño bouleverse le régime des pluies. Il peut ainsi causer, non seulement la sécheresse, mais aussi les inondations. Ce phénomène a donc des effets directs sur la productivité des populations agricoles et affecte leur capacité de résilience. Dans la liste des pays les plus menacés figurent l’Ethiopie, le Zimbabwe, le Malawi et le Mozambique qui ont déclaré des alertes à la sécheresse cette année. Ces pays, ainsi que beaucoup d’autres comme Madagascar ou encore Soudan du Sud souffrent aujourd’hui d’insécurité alimentaire et ont besoin d’aide humanitaire d’urgence.

La FAO, le Fonds international de développement agricole (FIDA) et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont affirmé en début juillet qu’ « environ 40 millions de personnes dans l’est et le sud de l’Afrique, seront probablement confrontées à une situation d’insécurité alimentaire suite aux effets du phénomène climatique El Niño ». Parmi ces 40 millions incluent des enfants. Ces derniers sont d’autant plus vulnérables à l’insécurité alimentaire à cause de la crise migratoire. Dans un communiqué publié le 26 juillet, le directeur régional de Save the Children pour l’Afrique Australe et orientale, David Wright a déclaré que « la protection des enfants est mise en danger par les mouvements des familles et communautés à la recherche de travail, nourriture, eau et pâtures pour les animaux ». 

La FAO sonne l’alarme pour l’Afrique australe

L’agence souhaite urgemment aider 23 millions de personnes souffrant des effets d’El Niño. La FAO fournira des semences, du matériel et de l’engrais pour que les agriculteurs et les éleveurs « produisent suffisamment pour se nourrir et éviter d’être dépendants de l’aide alimentaire jusqu’à la mi-2018 ». 109 millions de dollars sont nécessaires pour intervenir au Lesotho, à Madagascar, au Malawi, au Mozambique, en Namibie, en Afrique du Sud, au Swaziland, en Tanzanie, au Zambie et au Zimbabwe.

« Le taux de chômage élevé et la stagnation économique signifient que le principal moyen pour les populations de se procurer de la nourriture, est de la produire eux-mêmes. Les aider à réaliser cela, sera d’une importance vitale dans une région où les moyens d’existence de 70% de la population dépendent de l’agriculture », explique David Phiri, Coordinateur sous-régional de la FAO pour l’Afrique australe. Si les agriculteurs ne sèment pas d’ici octobre, la récolte pourrait diminuer en mars 2017, ce qui aggraverait l’insécurité alimentaire dans la région. Tous les pays de l’Afrique australe seront touchés par la famine lorsque la période de soudure aura atteint son pic.

A côté de ces zones qui souffrent d’insécurité alimentaire et qui dépendent des aides internationales, il y a des villages comme Abreha We Atsbeha qui doivent servir d’exemple. Grâce à un travail acharné, à la maitrise de l’eau et à l’introduction de nouvelles pratiques agricoles, ce village éthiopien ne craint plus ni la sécheresse, ni l’exode, ni la famine.