Le cri de détresse d’Alep !

Plus le temps passe et plus la situation se dégrade en Alep. A part le manque de nourritures, les habitants de la ville manquent aussi péniblement de médicaments et les seuls hôpitaux toujours debout sont menacés par les bombardements.

 

Un horreur sanitaire

Assiégée par le régime depuis plus de dix jours, Alep est actuellement au bord d’une crise humanitaire d’une grande ampleur. En rappel, l’armée syrienne a coupé la route de Castello le dimanche 17 juillet dernier. Or, en fermant cette route qui était la seule voie de ravitaillement de la ville, le régime de Bachar a condamné ses 200.000 à 300.000 habitants à la famine. Interviewé par l’AFP, un habitant d’Alep a déclaré : « J’ai des provisions pour à peine une semaine. Si tous les produits alimentaires viennent à manquer au marcher. Bientôt, ça sera la famine ».

Mais la famine n’est pas la seule menace puisque la ville souffre aussi d’une pénurie de soins. En effet, la plupart des hôpitaux et centres médicaux ont été ravagés par les bombardements. D’ailleurs, dans la nuit du samedi 23 au dimanche 24 juillet, quatre hôpitaux et une banque de sang ont été touchés par des raids aériens. Actuellement, il ne reste plus que cinq hôpitaux toujours en service à Alep et « 70 à 80 médecins pour 250.000 habitants dans la partie non gouvernementale de la ville » a déploré Massimiliano Rebaudengo, le chef de mission Médecins Sans Frontières (MSF) en Syrie.

Face à cette situation catastrophique, l’Organisation de secours et de soins médicaux (UOSSM-France) a lancé une campagne intitulée #SOSMédecinsAlep, le mardi 26 juillet dernier. Son but ? « Avertir la communauté internationale de l’horreur sanitaire à Alep ». Ainsi, plusieurs vidéos montrant les difficultés auxquelles doivent faire face les membres du personnel médical pour venir au secours des blessés ont été diffusées sur les réseaux sociaux.

 

Des couloirs humanitaires ouverts

Face à cette situation catastrophique, Moscou et Damas ont annoncé, le jeudi 28 juillet, l’ouverture de couloirs humanitaires. Ils devront permettre aux civils de quitter Alep d’une manière sécurisée. Par ailleurs, le couloir qui s’ouvrira dans la partie nord de la ville va permettre « le passage en sécurité des combattants armés ». Pour ces derniers, Bachar Al-Assad vient de décréter une amnistie. Cette amnistie sera ainsi accordée à tous les combattants qui décident de rendre les armes dans les trois mois suivant la publication de ce décret.

En parallèle, l’Onu compte toujours reprendre les pourparlers de paix. « Les discussions ne vont certainement pas attendre une amélioration à Alep et Damas » a souligné Staffan de Mistura. Ainsi, l’émissaire de l’ONU pour la Syrie espère relancer les discussions vers le mois d’Août prochain. En attendant, l’organisation réclame des trêves régulières d’au moins 48 heures par semaine pour ravitailler les villes assiégées.