Ethiopie face à la famine

Après une sévère période de sécheresse, l’Ethiopie est de nouveau frappée par la famine. Fort heureusement, le gouvernement a rapidement pris des mesures même si le pays a toujours besoin d’une aide extérieure.

 

Menace de famine

Depuis le mois d’octobre dernier, une sévère période de sécheresse sévit l’Ethiopie. Certes, le pays a déjà connu plusieurs périodes de sécheresse mais celle-ci a été intensifiée par El Niño. Et si le phénomène a atteint son apogée depuis janvier, ses conséquences dévastatrices persistent et continuent à semer le chaos dans le pays.

Après plusieurs mois sans pluies, les récoltes ont été détruites et les bétails ont péri. Actuellement, 10,1 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire et un million sont menacées par la famine. Et si la situation ne s’améliore pas dans les mois à venir, ces chiffres passeront à 18 millions, soit un éthiopien sur cinq, a alarmé l’UNICEF en mois de mars dernier.

Entre 1984 et 1985, l’Ethiopie a déjà été frappée par une période de sécheresse intensifiée par El Niño. Accentuée par la guerre civile, la famine a touché la partie sud et la partie du nord du pays où 400.000 personnes ont décédé. Cette situation a rapidement suscité une mobilisation internationale sans précédente.

 

Réponse d’urgence

Ainsi pour éviter le pire, le gouvernement éthiopien a pris des mesures d’urgence. Une prise de responsabilités admirable pour un pays où la mauvaise gouvernance ainsi que la mauvaise gestion des catastrophes naturelles ont toujours été pointées du doigt.

Ainsi, un fond de d’aide d’une valeur de 766 millions dollars a été débloqué pour venir au secours de plus de 350 districts. Ce fond a permis, entre autres, de rétablir un million d’hectares de terres arables situées près d’un cours d’eau pour faciliter l’irrigation. Le gouvernement a d’ailleurs l’intention de réhabiliter au moins quinze millions d’hectares dans un futur proche. « L’irrigation va beaucoup se développer tout comme l’urbanisation de la population rurale » a souligné un diplomate européen.

Aujourd’hui, les vallées commencent à être vertes du côté du Tigré, une région située au nord du pays, et les cultures de céréales fleurissent. Mais si le pays semble malgré tout gérer cette situation, il a toujours besoin d’aide. Et c’est justement dans ce sens que le Programme mondial des Nations Unies rappelle qu’il manque encore 600 millions de dollars pour assurer une aide alimentaire pour les plus démunis jusqu’à la fin de l’année.