Un désastre humanitaire se profile en Alep

Le dimanche 17 juillet dernier, l’armée syrienne a réussi à imposer un siège complet autour d’Alep. Entre les bombardements et la famine, les habitants de la ville crient haut et fort leur détresse.

 

Alep : des civils en milieu précaire

Dimanche dernier, pendant que l’attention du monde se tournait encore vers l’Attentat de Nice, l’armée syrienne a renfermé son piège sur Alep. Après plusieurs heures d’affrontements avec les rebelles, les forces progouvernementales ont réussi à s’approprier de l’Est de la ville. Il est à noter que cette partie permettait à Alep de se ravitailler, notamment auprès de la Turquie.

Mais en fermant cet accès, le régime de Bachar condamne ainsi les 300.000 civils toujours enfermés dans la ville à la famine.  « On savait que ce jour viendrait. On a anticipé la fermeture de cet axe routier en faisant passer ces derniers mois des stocks de matériel pour les hôpitaux. Mais aujourd’hui, j’ai le sentiment qu’on préparait les gens à une mort lente en leur laissant un espoir de vie » a déploré le Dr Abdessalam Dayif, chirurgien de l’Organisation des médecins libres d’Alep désormais bloqué en Turquie.

Depuis plusieurs semaines, les organismes humanitaires ont tous fait en sorte de stocker le plus d’aide que possible pour la ville. Mais les bombardements empêchent actuellement l’accès aux points de réserves. De plus, les vivres ne pourront subvenir aux besoins de 145.000 personnes que pour une durée d’un mois. Face à cette situation catastrophique, l’ONU a appelé cette semaine à « toutes les parties à autoriser la livraison de l’aide humanitaire » ainsi que « l’évacuation des civils qui le désirent ». Mais cet appel reste toujours sans réponse jusqu’à ce jour…

 

Les bombardements continuent…

Et en parlant de bombardements, ils se sont intensifiés depuis ces derniers jours en Alep. Le mardi 19 juillet dernier, la ville a été la cible de plusieurs raids aériens. « Il y a eu au moins 56 morts, dont 11 civils et des dizaines de blessés dont certains grièvement atteints » a indiqué Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Derrière cette attaque, les raids de la coalition ont été pointés du doigt. D’ailleurs, la coalition menée par les Etats-Unis a confirmé avoir « procédé à des frappes près de Minjeb » et promet l’ouverture d’une enquête.

Ce n’est pas la première fois que les attaques menées par la coalition frappent des civils. Le lundi 18 juillet dernier, au moins 21 civils ont péri suite à des raids aériens sur la localité d’Al-toukhar et de Minjeb. Il est à rappeler que ces deux villes figurent parmi les principales cibles de l’offensive terrestre menée par les forces progouvernementales syriennes. Par ailleurs, une vingtaine de civils ont aussi été tués mardi dernier dans la ville d’Atareb. Cette fois, l’OSDH a indiqué que les raids aériens responsables du massacre ont été menés par l’aviation russe.