Insécurité alimentaire : le continent africain dans le rouge

L’insécurité alimentaire au Soudan du Sud attire particulièrement la communauté internationale, notamment l’Union africaine (UA), suite aux récents combats et pillage d’aide alimentaire à Juba. Toutefois, on remarque que la malnutrition se généralise sur le continent. Le Sénégal, le Cameroun et le Nigéria figurent parmi les plus touchés.

 

Au Sénégal

Le Premier ministre sénégalais tarde à approuver un budget d’intervention pour venir en aide aux victimes de la crise. Le Secrétariat exécutif du Conseil national de sécurité alimentaire (Secnsa), directement lié à la Primature, a pourtant demandé des fonds pour « assister les ménages et le bétail qui seront victimes de l’insécurité alimentaire sévère au moment de la période de soudure, juin à août 2016 » dans le plan national de riposte 2016 à l’insécurité alimentaire. « Si rien n’est fait d’ici cette période, ces personnes risquent de se retrouver dans une situation telle que, même avec une assistance humanitaire, elles connaîtraient des déficits alimentaires considérables et une malnutrition aiguë importante », souligne l’organe dépendant du Cabinet du Premier Ministre.

L’insécurité alimentaire concerne près de 500 000 personnes, soit 3,3 % de la population. Le rapport du Secnsa qu’il s’agit «de cibler les 484 mille 480 personnes qui seront les plus touchées par l’insécurité alimentaire entre juin et août 2016, fournir gratuitement de l’assistance alimentaire à 484 mille 480 personnes ciblées et également de fournir gratuitement de l’aliment de bétail à des ménages éleveurs». Certains ONG souhaitent que le pays soit déclaré en état de crise alimentaire pour solliciter la solidarité internationale.

Au Nigéria

Le nord-est du Nigéria est aujourd’hui coupé du monde et des assistances humanitaires à cause des attaques de Boko Haram. Deux millions de personnes sont alors menacées d’insécurité alimentaire à cause des pénuries, selon le Fonds de l’ONU pour l’enfance (Unicef). Manuel Fontaine, directeur régional pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale de l’Unicef a déclaré dans un communiqué : «il y a deux millions de personnes que nous n’arrivons toujours pas à atteindre dans l’Etat de Borno, ce qui veut dire que l’ampleur réelle de la crise n’a toujours pas été révélée au monde».

L’Unicef a déjà mis en garde que 250 000 enfants de moins de cinq ans seraient victimes de malnutrition sévère extrême cette année dans l’Etat de Borno. 50 000 d’entre eux risquent aujourd’hui de mourir si rien n’est fait. L’Unicef n’a reçu que 23 millions de dollars sur les 55,5 millions demandés pour porter assistance à ces personnes.

Au Cameroun

Ce pays est également la proie de Boko Haram, notamment kolofata qui a été victime de sept attentats-suicides ces douze derniers mois et où les gens n’ont accès ni aux soins, ni à la nourriture. Dans tout le pays, un quart des 170 000 déplacés internes ne reçoit aucune aide. Par ailleurs, le pays accueille près de 100 000 réfugiés nigérians et 259 000 Centrafricains. Les migrants sont en surnombre dans les camps.

Les effets du phénomène El Niño, mais surtout les violents combats opposants les armées Tchad, Nigérian et Camerounaise ont aggravé la situation humanitaire en Afrique. Médecins sans frontières (MSF) dénonce le fait de regrouper les populations dans des sites où elles ne bénéficient d’aucune assistance.