Propagation du virus Zika : les Etats-Unis en alerte

Les Etats-Unis ne comptent plus seulement des cas importés de Zika, mais aussi des cas de contamination locale. Les mesures prises et le financement de la lutte ne correspondent pas à l’évolution du virus. Le président Barack Obama sonne l’alarme.

 

Les États-Unis sur le qui-vive

Vendredi 26 août, l’Agence américaine des médicaments a recommandé de vérifier la présence du virus Zika dans toutes les réserves stockées dans les banques de sang. « A ce stade, cette recommandation de tester toutes les réserves de sang aidera à s’assurer que du sang non contaminé est disponible pour les gens qui auraient besoin d’une transfusion », explique Peter Marks, directeur du centre de recherche et d’évaluations biologiques de la Food and Drug Administration (FDA). Rosa DeLauro, un parlementaire démocrate du Connecticut a salué l’annonce de la FDA. Elle avait plaidé pour la généralisation des tests sur les dons de sang avec son collègue texan, Lloyd Doggett.

Cette mesure qui ne concernait que les zones les plus touchées par le virus s’étend donc désormais à tous les Etats américains. Et pour cause, les Etats-Unis comptent aujourd’hui près de 2 500 cas de Zika, dont 584 femmes enceintes. Floride, l’Etat le plus touché recense 500 cas importés et 43 cas de contamination locale, dont un par un monde de transmission inconnu. Préoccupé par l’ampleur de la situation, Barack Obama suggère au Congrès d’accélérer le déblocage des fonds pour lutter contre ce désastre sanitaire. Le président avait demandé depuis février le déblocage de 1,9 milliards de dollars. Cette requête étant rejetée par le Congrès, la lutte contre le virus Zika n’a bénéficié que de quelques dizaines de millions de dollars. L’interminable attente de la disponibilité de l’argent ralentit la lutte et expose les Américains en danger, a expliqué Obama.

Les faces cachées du virus Zika

Connu comme étant responsable d’une grave pathologie du cerveau chez le fœtus, Zika ne cesse de révéler de nouvelles caractéristiques. Outre la microcéphalie, le virus pourrait également provoquer l’arthrogrypose, une maladie qui empêche la flexion et la rotation des articulations. Chez l’adulte, il pourrait perturber le processus d’apprentissage et de mémoire. Selon une étude américaine, ses effets seraient proches de ceux d’Alzheimer.

Par ailleurs, Zika est quasiment devenu une maladie sexuellement transmissible. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) avoue qu’un test du sperme permettrait mieux de détecter la maladie plutôt qu’une analyse du sang ou de la salive. De plus, les chercheurs ont affirmé le jeudi 25 août dernier, qu’il peut se dupliquer dans le vagin quatre à cinq jours après une relation sexuelle avec un agent contaminé.

L’utilisation du test de diagnostic rapide inventé par le laboratoire suisse Roche est maintenant autorisée aux Etats-Unis. Le LightMixZikarRT-PCR ne nécessite qu’un échantillon de sérum ou plasma sanguin des patients qui présentent des symptômes de l’épidémie.