Alep : une descente à grande vitesse vers le chaos

Entre une pénurie généralisée et les bombardements, Alep sombre davantage dans le chaos. Malheureusement, les « couloirs humanitaires » proposés par Damas et Moscou ne semblent pas être la solution adéquate pour améliorer la situation.

 

Pessimisme autour des couloirs humanitaires

Le 17 juillet dernier, l’étau s’est resserré sur Alep. En effet, les forces progouvernementales ont réussi à assiéger complètement la ville. Malheureusement, en imposant ce siège total à Alep, elles ont condamné ses quelques 200.000 à 300.000 habitants à la famine et à la précarité. Il est à noter que le régime syrien a pris le contrôle sur la route du Castello. Or, c’était l’unique voie de ravitaillement de la ville.

Bien évidemment, les effets du siège n’ont pas tardé à se faire sentir : pénurie de nourritures, essence… et même les aides humanitaires n’ont plus eu d’accès. Plus que jamais, les habitants d’Alep se retrouvaient donc dans une situation catastrophique. Pour épargner les plus vulnérables, Damas et Moscou ont proposé « des couloirs humanitaires ». Ces derniers devaient permettre aux civils mais aussi aux combattants qui veulent rendre leurs armes de quitter la ville en sécurité.

Mais ces couloirs suscitent le pessimisme que ce soit auprès des habitants, des combattants ou même des ONG. Ainsi, le mercredi 3 août dernier, une quarantaine d’ONG (GOAL, Save the Children, Tearfund, Care, International Rescue…) ont publié un communiqué commun qui déclarait « Tant que les bombardements et les combats continueront, et en l’absence de véritables mesures de restauration de confiance, les civils ne peuvent légitimement pas croire en la sécurité de ces couloirs « humanitaires » ». Par la même occasion, ces ONG demandent plus d’engagement de la part de l’ONU pour « assurer la sécurité et la protection des personnes qui décident d’évacuer la zone ».

 

Un camp de déplacé bombardé

Pendant ce temps, les bombardements se multiplient et le sang des civils ne cesse de couler. Le jeudi 4 août dernier, des raids ont touché deux camps de déplacés. « Des avions militaires vraisemblablement russes ont mené huit raids sur une zone où se trouvent deux camps de déplacés (…) à Atareb à l’ouest de la ville d’Alep» a précisé Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Pendant cette attaque, deux enfants ont perdu leur vie et une trentaine d’autres ont été blessés. Une vidéo publiée en ligne démontre d’ailleurs la brutalité de cette attaque. En effet, on pouvait y apercevoir des tentes qui prenaient feu et une foule en panique.

Il est à noter qu’il ne s’agit pas d’une première attaque ayant touchée un camp de déplacés. En mois de mai dernier, un camp situé près de la ville de Samrada, au nord du pays, a été bombardé. Au moins vingt-huit personnes ont perdu leur vie au cours de cette attaque dont majoritairement des femmes et des enfants et plusieurs centaines d’autres ont été blessés. Et comme toujours, chacun des participants à cette guerre a tour à tour nié leur responsabilité dans cette attaque. ONU espère en tout cas qu’une enquête approfondie sera ouverte pour identifier et punir les vrais responsables.