Bonn : un pas de plus pour l’accord de Paris

Du 16 au 26 mai dernier, Bonn recevait la Convention sur le climat organisée par l’ONU. Si le départ était particulièrement lent, les délégués sont tout de même partis avec un agenda.

 

Conférence sur le climat à Bonn

Cinq mois après l’accord de Paris, les 196 Etats (la Palestine vient de les rejoindre) membres de la Convention-cadre de l’ONU sur le changement climatique se sont retrouvés à Bonn, en Allemagne. L’objectif, informe La Croix, c’est de « préparer la mise en œuvre de l’accord de Paris, ainsi que la COP22 ». Le quotidien explique ainsi que si des objectifs ont été fixés dans ce texte, leur mise en pratique reste toujours vague et certains points sont toujours flous.

Mais quels sont les enjeux ?  Libération consacre  toute une page pour avancer cinq raisons pour lesquelles cette réunion est importante. Premièrement, parce qu’elle sera la « seule session de négociations en amont de la COP22 ». En effet, il y a bien évidemment quelques réunions informelles mais celle-ci est la seule qui soit officielle explique le quotidien. Deuxièmement, c’est « l’occasion de remettre la question de l’adaptation sur la table », le quotidien soulève ainsi que « les pays en développement, responsables d’une part minime des émissions mondiales de GES, ne peuvent qu’avoir un faible impact sur leur atténuation ». Troisièmement, « parce que les Etats doivent tenir leurs promesses » continue Libération notamment sur les questions de transparence, reporting et engagements promises par chaque pays, précise-t-il. Quatrièmement, « parce que ça met la pression sur les Etats pour une ratification rapide de l’accord de Paris ». Le quotidien rappelle ainsi que l’accord n’entrera réellement en vigueur qu’après sa ratification auprès d’au moins 55 Etats responsables d’environ 55% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Et cinquièmement, la réunion est importante parce qu’il y a « des nouveaux acronymes sympas » lance Libération avec ironie en faisant référence aux APA (Ad Hoc Working Group on the Paris Agreement) pour désigner le groupe de travail spécial sur l’accord de Paris et l’EEIF (Early Entry Into Force) pour évoquer une éventuelle entrée en vigueur de l’accord avant la date butoir (2020).

 

Un manque de dynamisme

« Esprit de Paris, es-tu là ? » lance Libération avec ironie en pointant du doigt le manque de passion et de dynamisme dans les débats durant cette conférence par rapport à ceux de la COP21. Une attitude qui n’est pourtant pas étonnant puisque les délégués se sont, cette fois-ci, penchés sur des questions beaucoup plus pratiques et donc « casse-têtes » souligne le quotidien.

Par ailleurs, quelques points ont bloqué les discussions principalement la question de « l’adaptation » qui est « un point de cristallisation de ces négociations » soulève Le Monde. En effet, « l’adaptation est un sujet de confrontation intense entre pays développés et pays en développement » explique le quotidien. Les pays en développement cherchent à s’adapter aux conséquences dévastatrices du réchauffement climatique tandis que les pays riches doivent trouver des solutions pour adapter ses industries dans la lutte contre le réchauffement climatique. De plus, « il induit des besoins de financements massifs » ajoute le quotidien en rappelant les chiffres inscrits dans le rapport publié par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), le lundi 23 mai dernier, qui estimait les coûts de l’adaptation au réchauffement climatique de l’ordre 70 à 110 milliards de dollars par an et ils pourraient même atteindre les 140 à 300 milliards de dollars dans les pays en développement.

 

Un agenda en poche

Mais malgré cette lenteur au départ, la conférence s’est clôturée sur une note positive note Le Monde. D’abord, « l’objectif est globalement rempli » explique-t-il en indiquant que « les grandes lignes de cet agenda ont été tracées par l’APA et par les deux autres groupes qui structurent les débats (le SBI et le SBSTA) ». Ensuite, un nouveau calendrier a été établi ajoute le quotidien en faisant référence au calendrier de ratification. Néanmoins, il y a eu quelques situations frustrantes remarque Le Monde. En effet, la demande des pays les moins avancés (PMA) de la mise en place d’ateliers thématiques et des documents techniques pour se préparer à la COP22 a été rejetée. Pour cause, certains pays n’étaient « pas prêts à s’impliquer dans ce mode de travail » explique –t-il. En tout cas, le quotidien espère que « le long tunnel qui s’ouvre jusqu’à la COP21 pourrait permettre d’avancer vers le consensus autour de deux sujets qui ont divisé » en faisant référence aux craintes des pays en développement devant « la montée en puissance du secteur privé dans l’action climatique et le risque de conflit d’intérêt qui en découle. »

En attendant la fameuse COP22, des initiatives ont été prises un peu partout pour témoigner la contribution de chaque pays dans la lutte contre le réchauffement climatique soulève TV5Monde sur son site officiel. Ainsi la chaine d’information informe que « 90 pays en développement ont lancé un appel de soutien aux énergies renouvelables dans les pays du Sud ». Elle rappelle aussi, par la même occasion, la promesse de Pékin et de Washington, d’effectuer la ratification d’ici la fin 2016.