Brésil se mobilise pour contrer la « culture du viol »

Alors que le Brésil se prépare actuellement à recevoir les Jeux Olympiques 2017, un autre événement a attiré l’attention dans le pays. Dans plusieurs villes, des milliers de femmes sont descendues dans les rues pour contrer la « culture du viol ».

 

Viol collectif

Le 21 mai dernier, un événement tragique a bouleversé autant les brésiliens que le reste du monde. En effet, une affaire de viol collectif a éclaté à cause de la circulation d’une vidéo montrant une jeune fille nue et ensanglantée sur les réseaux sociaux. Indignation, c’est ce qu’on ressentit les plusieurs millions d’internautes en découvrant ce drame.

Droguée alors qu’elle participait à une fête dans la zone Ouest de Rio, une adolescente de 16 ans a été violée par 33 hommes. Interviewée par la chaine nationale TV Record, la jeune fille a déclaré : « Je me suis réveillée. Il y avait un homme au-dessus de moi, un en dessous et deux autres qui me tenaient les mains. Plusieurs personnes se moquaient de moi. Il y avait beaucoup d’hommes en train de rire et de parler sur moi. J’ai cru que j’allais mourir ».

Actuellement, trois des suspects sont derrière les barreaux et la victime s’est inscrite dans le Programme de protection aux enfants et adolescents menacés de mort par peur de vengeance a informé Paulo Melo, secrétaire de l’Etat régional de Rio pour les Droits de l’homme.

 

Non à la culture du viol !

Mais si cet événement a créé une vague de choc, il a surtout levé le voile sur le viol en Brésil. D’après les statistiques, 48.000 cas de viols ont été enregistrés dans le pays en 2014, soit un viol toutes les 11 minutes. Mais ce n’est que la partie immergée de l’iceberg puisque seuls 10% des victimes portent plaintes. L’ONG Forum estime que le nombre de viols pourrait dépasser les 500.000 par an dans tout le pays.

Face à cette situation qui indigne et qui enrage, des milliers de femmes se sont manifestées dans plusieurs villes du pays, le mercredi 01 juin dernier. Arborant des pancartes où on pouvait lire : « le viol est un crime, pas du sexe ! », elles étaient plus de 5.000 à dénoncer « la culture du viol ». Il est à noter que deux autres viols collectifs ont été signalés le même jour, le 21 mai, dans la ville de Piauí et celle de São Paulo.

En tout cas, un nouveau texte visant à alourdir les peines pour viol a été voté mardi soir lors d’une réunion entre Michel Temer, président brésilien par intérim, et les responsables de la sécurité publique pour « discuter de la lutte contre la violence faite aux femmes ». Ce texte prévoit 15 à 25 ans de réclusion pour les viols sur les mineurs de moins de 14 ans et une peine limitée à 16 ans pour les victimes âgées de 14 à 17 ans. Quoi qu’il en soit, cette situation ne fait qu’accroitre la tension dans le pays qui doit d’une part lutter contre Zika et de l’autre, préparer l’accueil des Jeux Olympiques prévus en mois d’Août prochain.