Brexit : un choc historique

Le vendredi 25 juin dernier, les britanniques ont voté pour le Brexit. La Grande-Bretagne se sépare ainsi de l’Union européenne après 43 années de relation mais les conséquences de ce divorce s’annoncent considérables. 

 

Pourquoi la Grande-Bretagne divorce de l’UE ?

Le 24 juin est une journée importante qui restera graver dans l’histoire de la Grande-Bretagne et de l’Europe toute entière. En effet, le peuple britannique a clamé haut et fort, avec 51,9% des voix, leur décision de quitter l’Union européenne. Mais qu’est-ce qu’ils ont à gagner dans ce Brexit ? Le Figaro a consacré toute une page pour laisser à Florentin Collomp, son envoyé spécial à Londres, d’apporter des précisions sur cette question. Le journaliste a ainsi avancé cinq raisons qui lui semblent expliquer cette décision.

D’abord, il a évoqué la question de l’immigration. Il soulève ainsi que « plus de la majorité de l’immigration nette en Grande-Bretagne provient de l’UE ». En sortant de l’UE, le Royaume-Uni pourra alors reprendre les contrôles sur ses frontières et revoir sa politique migratoire. Ensuite, Collomp met l’accent sur la souveraineté nationale du pays et rappelle que « mère de tous les Parlements » est sacrée dans l’esprit des anglais », or 70% des lois ont été imposées par l’UE. Et seul le Brexit pourrait rendre « au Parlement de Westminster sa toute-puissance » explique le journaliste. Puis, il y a la crise dans la zone euro qui n’en finit pas et les britanniques veulent « quitter un navire qui prend l’eau ». Par ailleurs, le journaliste soulève des contraintes liées aux normes imposées par l’UE et qui sont particulièrement pesantes pour les petites et moyennes entreprises. Selon Le Figaro, en sortant de l’UE, le Royaume-Uni devrait économiser onze milliards de livres qui correspond à la somme de sa contribution nette au budget européen. Finalement, Collomp avance la position de la Grande-Bretagne face aux échanges commerciaux au niveau mondial. En optant pour le Brexit, le pays pourra négocier lui-même ses partenariats avec les pays extérieurs a souligné le journaliste.

Mais si la séparation a été annoncée, elle n’a aucun effet sur le point de vue juridique a souligné Le Huffington Post. Selon le quotidien, même le « référendum du 23 juin n’a aucune valeur ». Il explique ainsi qu’il s’agit tout simplement « d’une consultation nationale qui peut rester sans conséquences » en rappelant que la procédure de sortie de l’UE stipule « le gouvernement britannique doit notifier son intention de quitter l’UE au conseil européen », « l’UE devra négocier un accord de sortie en fonction de ses relations futures avec les britanniques » et que « les traités européens cesseront d’agir le jour de l’application de l’accord de sortie, ou en cas d’échec, deux ans après la notification du gouvernement britannique ».

 

Quelles sont les conséquences de ce divorce ?

Au lendemain des résultats, Libération a mené une petite enquête auprès de quelques britanniques croisés dans les rues londoniennes pour obtenir leurs avis directs. En tout, une dizaine de personnes ont participé à l’interview et force est de constater que les avis étaient partagés. D’une part, il y avait ceux qui ont été choqués et tristes par les résultats du référendum dont Ben 26 ans travaillant dans l’humanitaire et qui a partagé sa déception en déclarant : « J’étais choqué et déçu mais pas si étonné que ça. Quand vous faites d’austérité, que vous parlez mal des migrants, que vous abaisser la qualité de vie, qu’est-ce que David Cameron croyait qu’il allait se passer ? J’accepte ce vote comme démocratique mais en même temps, je ne l’accepte pas parce que la campagne du leave était basée sur des mensonges ». Et de l’autre, il y avait ceux qui ont été plutôt contents comme Jim, Rosemary, Ruth et Steven, des habitants de Northampton, qui ont crié « C’est le jour de l’indépendance ». Quoi qu’il en soit, « le brexit aura de lourdes conséquences » a conclut le quotidien.

Et comme conséquences,  Europe1 s’est penché sur le plan économique en soulevant la chute de la livre britannique le jour-même de la publication des résultats. L’hebdomadaire rapporte ainsi que la devise britannique a perdu 12% de sa valeur pour passer de 1,5018 dollar pour une livre à 1.3229 dollar. De son côté, la bourse de Tokyo a chuté de 7,92%  remarque-t-il sans oublier de mentionner que «  les bourses européennes ont suivi le même mouvement dès leur ouverture ». De son côté, Jeune Afrique s’est penché sur les conséquences du Brexit pour l’Afrique. Le site d’information africain a ainsi indiqué que le Brexit va entraîner un recul important dans l’économie africaine puisque la Grande-Bretagne est le deuxième plus grand pays européen, après la France, à s’investir en Afrique. Il ne manque pas aussi de soulever que les accords commerciaux entre le Royaume-Uni et les pays africains doivent être renégociés puisqu’ils ont été signés via l’Union européenne. Parmi ces pays africains, l’Afrique du Sud sera le plus affecté note RFI puisque  son économie est extrêmement liée à celle des britanniques. La chaine d’informations rapporte ainsi que le Rand (monnaie sud-africaine) a chuté de 8% de sa valeur face au dollar. Et comme un effet domino, l’économie du Zimbabwe qui est liée à celle de l’Afrique du Sud, « devrait être tout aussi affecté par cet événement sans précédent » a soulevé RFI. Par ailleurs, l’aide au développement va considérablement diminuer avance BBC en rappelant qu’avant le Royaume-Uni consacrait 0,7% de son revenu national brut à l’aide publique et au développement mais avec le Brexit, le pays va faire chuter son économie et cette aide va logiquement diminuer.

Néanmoins, le Brexit n’a pas que de mauvaises conséquences. Et Le Monde le démontre en avançant que « le Brexit ouvre des opportunités dans les années à venir pour l’Afrique ». Afin d’avancer une telle optimisme, le quotidien a recueilli les avis de quelques spécialistes. Parmi eux, Chinedu Madichie, conseiller principal au sein de l’Africain Diaspora Network-Europe (ADNE) qui a déclaré : « Le Brexit est une opportunité de prospérité pour les agriculteurs africains, qui pourraient échapper à la politique agricole commune européenne, qui a surtout favorisé les européens et grandement contribué au maintien du continent africain dans la pauvreté. » « Le Brexit sera l’occasion pour l’Afrique de négocier des accords avec des clauses plus avantageuses » conclut ainsi Le Monde.